Dans tous les pays où l'apiculture est pratiquée, les hommes et les femmes qui s'y adonnent ne souffrent pas de rhumatisme. C'est, dit-on, la proximité des abeilles et surtout leurs piqûres qui empêchent le mal de s'installer. Dans les campagnes, les paysans n'hésitent pas, quand ils souffrent d'arthrose, à se faire piquer par une abeille. Ce procédé a été signalé, dans l'antiquité et l'écrivain latin, Pline, écrit que l'ours, quand il devient trop gras, se fait piquer par ce qu'il appelle les «mouches à miel», c'est-à-dire les abeilles. En Europe, les paysans absorbent, dans un liquide, deux ou trois abeilles réduites en poudre, pour favoriser les urines abondantes, donc pour lutter contre l'hydropisie. Ces utilisations empiriques ont été confirmées par des études scientifiques. On y a trouvé, notamment, une toxine, un enzyme ayant des propriétés anticoagulantes et antidouleur, ainsi que différents types de vitamines, du magnésium, du cuivre, etc. Le docteur Georges Oppert, qui a étudié, dans un article intitulé Abeilles, hommes et Dieux, écrit : «Il est impossible de nier les effets sédatifs et curatifs de l'apithérapie (soins par les abeilles) dans certains rhumatismes chroniques, névralgies, sciatiques et lumbagos… Ce venin interviendrait par un chemin détourné, mais combien intéressant, comme stimulateur biologique, en agissant sur les glandes endocrines et surtout sur les capsules surrénales. Là encore, le venin d'abeilles serait à l'avant-garde du progrès, rejoignant les travaux de Selye sur les maladies de l'adaptation et les travaux sur la cortisone et le traitement moderne du rhumatisme.»