Décompte n 17 000 terroristes ont été abattus, 6 145 disparus recensés par les autorités, 5 000 à 5 800 familles de ces derniers indemnisées… «L'amnistie générale est incontournable, il faut donc préparer son cadre juridique pour ramener la paix totale en Algérie.» C'est ce qu'a indiqué, hier, le président de la cellule de l'assistance judiciaire pour les victimes de la tragédie nationale au niveau d'Alger, Maître Azzi Merouane. Intervenant lors d'une table ronde ayant pour thème «Le droit national à l'épreuve des mutations économiques, sociales et politiques internationales», Maître Azzi n'a pas manqué de rappeler que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'avait déjà affirmé, «Il n'est pas possible de mettre en œuvre le projet de l'amnistie générale tant que les lois ne sont pas élaborées». «Durant ces quinze derniers jours, 10 terroristes se sont rendus aux autorités. Ainsi, ce sont au total 16 terroristes qui sont descendus du maquis et qui ont rendu leurs armes durant les six derniers mois», a-t-il noté. Par ailleurs, ce même intervenant a affirmé que pas moins de 6 145 disparus ont été recensés par les autorités, cette liste «est officielle», a-t-il assuré, précisant qu'entre 5 000 et 5 800 familles de disparus ont été indemnisées. Les 200 familles qui restent sont retardataires du fait qu'elles n'ont pas encore reçu de P-V de disparition ou de décès de la police judiciaire ou de la Gendarmerie nationale. L'autre partie de cette catégorie, selon lui, a été guidée par des associations qui s'opposent au principe de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il a relevé en outre, que près de 17 000 terroristes ont été abattus par les forces de sécurité. Soulignant que les victimes de la tragédie nationale ont toutes été dédommagées conformément au décret des aides de l'Etat aux familles démunies. En effet, il parle d'un nombre allant de 11 000 à 12 000 familles qui ont été compensées depuis les mesures prises en janvier dernier. Saisissant cette occasion, cet avocat a balayé d'un revers de la main toute idée selon laquelle il existe des terroristes qui se sont enrichis sur le dos des martyrs, par le fait qu'ils ont pu bénéficier de plusieurs avantages particulièrement financiers. Hormis les deux dossiers des disparus et des familles victimes du terrorisme concernées par ladite charte, l'intervenant a déclaré que pas moins de 5 000 personnes ont été réinsérées suite à leur licenciement depuis la création d'un décret à cet effet entre mars 2006 et mars 2007. Il précisera qu'en gros 50 000 dossiers concernant la tragédie nationale ont été comptabilisés et sont aujourd'hui sur la table du gouvernement, et que la moitié a été déjà traitée. Il reste d'autres dossiers qu'il a jugés comme étant «complexes», exemple, le dossier des incarcérés du Sud, ceux qui ont passé entre 6 mois et 6 ans de prison et qui ont été innocentés par la justice, les femmes victimes de viol durant la décennie noire, les enfants nés dans les maquis, les victimes de dégâts matériels. Tous ces dossiers, dira-t-il, n'ont pas encore été examinés puisqu'ils ne concernent pas la charte en question.