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Application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale : «Les terroristes n'ont jamais bénéficié d'avantages ou de primes» affirme Me Azzi
Photo : Slimene S.A. Tous les dossiers de la tragédie nationale sont sur la table du président de la République. Ils trouveront intégralement des solutions» sans distinction aucune. Question de temps seulement, c'est ce qu'a affirmé hier, Me Azzi Merouane, coordinateur de la cellule d'assistance judiciaire chargée de la mise en place de la charte pour la paix et la réconciliation nationale lors de son passage au forum d'El Moudjahid. Maître Azzi a tenu à confirmer que le projet n'a souffert aucune ambiguïté. Bien au contraire, la charte constitue pour lui, un acquis non négligeable à inscrire dans l'histoire de l'Algérie indépendante. Chiffres et arguments à l'appui, le conférencier a tenu à apporter à l'occasion du quatrième anniversaire du référendum sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale certaines clarifications y afférentes, en se désolant de prime abord du fait qu'aujourd'hui nombreux sont ceux qui ignorent encore le contenu de ce texte. Ce qui a engendré par conséquent des guerres de chiffres et de commentaires, «stériles et vides de sens», dira-t-il en certifiant à titre de précision que la charte n'a évoqué que trois catégories de personnes, à savoir les familles des disparus, les familles des terroristes et les licenciés de leur poste de travail. D'autres mesures complémentaires ont concerné les personnes pouvant se rendre volontairement. Tout en affirmant que la charte est totalement différente des textes sur la concorde civile et la loi sur la Rahma, qui sont, de son avis, des loi « techniques », Me Azzi dira que la charte a réussi à résoudre des dossiers « tabou » à l'exemple des disparus, les licenciés de leur travail… « Veuillez ne pas faire porter à cette loi ce qu'elle ne peut pas supporter », lance-t-il à ceux qui ont tenté vainement d'utiliser ce dossier comme « un fonds de commerce ». Les choses sont absolument très claires, indique-t-il en faisant savoir que dès le début, la liste officielle des disparus était arrêtée à 6145 personnes « ni plus ni moins ». C'est sur cette base qu'ont été attribués les procès-verbaux des disparitions aux familles ayant droit aux indemnisations. Notons que sur les 6145 cas, 5500 à 5800 familles ont été indemnisées. Le conférencier ne s'arrête pas là et s'interroge sur « des falsifications et des fausses déclarations qui ont été enregistrées à ce propos. On a même voulu inscrire des criminels et des gens qui ont rejoint les groupes armés dans cette liste et ce, sur fond de règlements de comptes et autres intentions malsaines ». Une manière de dire que l'opération a connu beaucoup de difficultés dans son application. S'agissant des familles victimes du terrorisme concernées par les indemnisations, Me Azzi se réfère au chiffre de 17.000 terroristes abattus par les services de sécurité pour dire que seules les familles de ces derniers ont eu droit à des réparations. Pour fermer la porte à toute spéculation, le conférencier affirme fermement que « les terroristes n'ont jamais bénéficié d'avantages ou de prime». Sur les 17.000 familles, 11.000 à 12.000 ont été déjà indemnisées, indique-t-il. A propos des personnes licenciés de leur travail, Me Azzi a fait savoir que 4500 à 5000 personnes ont été réintégrées dans leur poste de travail. Ce dossier a été définitivement clos, tient-il à noter. Pour résumer ses propos, Maître Azzi rassure que l'opération touche à sa fin et que sur les 50.000 dossiers soumis à la cellule, 25.000 ont été résolus. Cela ne signifie pas que les 25.000 restants n'ont pas été solutionnés. Il s'agit, précise-t-il, de personnes non concernées par la charte et que le texte n'a pas évoquées. Il citera à titre d'exemple les internés administrativement dans le Sud, les femmes violées et les enfants nés dans les maquis. Maître Azzi souligne que cela ne veut pas dire que les portes du pardon sont définitivement fermées. Au sujet de l'amnistie générale, en sa qualité de juriste, il dira qu'en tant qu'homme de loi, il ne peut se prononcer sur cette question qu'une fois les contours du projet connus. Ce qui importe pour lui n'est pas la forme ou la nature de la procédure mais le but final de la démarche. Pour parachever le processus de la réconciliation, on peut recourir à l'article 47 de la charte permettant au chef de l'Etat de décréter d'autres mesures additionnelles comme à l'amnistie générale. Peu importe l'appellation. L'important est de clore définitivement le dossier de la tragédie nationale, déclare-t-il en faisant savoir sur sa lancée que la charte continue de donner des fruits. Preuve en est, il y a 15 jours, 10 terroristes se sont rendus et il y a six mois, 22 terroristes ont déposé les armes. D'autres contacts s'effectuent également pour la reddition d'une autre dizaine de terroristes pour les prochains jours, fait savoir Me Azzi.