Un élément présent dans les pratiques magiques algérienne et maghrébine est le sacrifice. Alfred Loisy définit ainsi le sacrifice comme rite : «Une action rituelle – la destruction d'un objet sensible, doué de vie ou qui est censé contenir de la vie – moyennant laquelle on a pensé influencer les forces invisibles, soit pour se dérober à leur atteinte soit afin de leur procurer satisfaction et hommage, d'entrer en communication et même en communion avec elles.» Le sacrifice magique, lui, doit être distingué du sacrifice religieux, celui de l'Aïd al-adha qui, lui, est un hommage rendu à Dieu. Il perpétue, en effet, le sacrifice d'Abraham qui, pour obéir à Dieu, a accepté de sacrifier son fils. Mais Dieu, recevant ainsi une preuve de sa foi, sauve l'enfant et lui envoie un bélier qui va servir de sacrifice de substitution : Quand (Ismaël) fut en âge de marcher, (Abraham) lui dit : «Ô mon fils, j'ai vu en rêve que je t'égorgeais. Vois donc ce qu'il y a lieu de faire.» Il dit : «Ô mon père, fais ce qui t'a été ordonné de faire, tu me trouveras, si Dieu veut, du nombre des patients.» Ainsi soumis, il lui renversa la tête. Nous l'avons alors appelé : «Ô Abraham, tu as cru au rêve.» C'est ainsi que nous récompensons les gens de bien. Nous avons racheté (Ismaël) par une bête de sacrifice prodigieuse.» (Coran, S. 37, Alççaffât, versets 101-107)