Le cinéaste algérien, Merzak Allouache, a présenté mardi soir son dernier film Harraga sur la question de l'émigration clandestine, à la 24e édition du Festival international du film francophone de Namur. Dans ce long métrage émouvant, proposé à la compétition officielle de cette édition du festival, le cinéaste fait un constat sur les drames engendrés par ce phénomène qui va jusqu'à coûter la vie à des jeunes s'aventurant dans des embarcations de fortune pour aller rechercher ailleurs une vie meilleure. Pour échapper au chômage et à la mal vie, quatre jeunes Algériens, dont une fille, et six autres candidats venus du Sahara, entreprennent de traverser clandestinement la Méditerranée avec le fol espoir d'atteindre le sud de l'Espagne. Cette production de 103 minutes, tournée durant l'hiver dernier à Mostaganem, puis à Sète et Frontignan en France, grâce en partie à un financement algérien, jette une lumière crue sur une situation dramatique. «Je raconte l'histoire d'un groupe qui prend une barque et qui part. Mon film n'est pas une condamnation ou quelque chose de ce genre. J'y condamne seulement l'existence d'une situation que je trouve scandaleuse», a expliqué à l'APS Merzak Allouache en marge du Fiff. Il a, toutefois, tenu à préciser que son film ne fait pas l'apologie de la «harga». «Je ne dis pas que c'est la solution, bien au contraire, je ne montre pas que c'est une aventure merveilleuse.» Cette année, en compétition officielle des longs métrages, l'Algérie occupe une place importante. Outre Harraga, elle est en effet représentée par le film Le Voyage à Alger, de Abdelkrim Allouache par Adieu Garry de Nassim Amaouche. 14 films sont en lice pour la compétition officielle du festival.