Le mariage revêt une grande importance dans la vie sociale. Tout jeune homme, toute jeune fille aspire à fonder un foyer. Si l'homme a le loisir de choisir sa compagne, la femme, doit attendre qu'on vienne demander sa main. Et si les demandes tardent à venir, elle est aussitôt en proie à l'angoisse. Le plus souvent, elle attribue sa situation à un acte de malveillance, un sortilège lancé par une rivale, une jeune femme de son âge, des parentes, généralement des cousines ou des belles-sœurs de sa mère. Les rites sont nombreux et vont de la ruqya (exorcisme orthodoxe), effectuée par un imam ou un homme averti, en matière de religion, qui récitera les versets coraniques et les formules d'expulsion du mal. Mais il y a aussi les visites aux mausolées, dont les saints sont réputés favoriser les rencontres entre jeunes gens. Les jeunes Algéroises, en mal de mariage, se rendaient et continuent à se rendre à Sidi-Abderrahmane, le patron de la ville. Il y a aussi les rites magiques que l'on peut effectuer soi-même : ainsi, se rendre sur une plage et laisser passer sur ses pieds sept vagues successives. Ces vagues sont censées emporter le mauvais sort qui empêche les hommes d'approcher. On se fait également faire par un forgeron de petites serpes qu'on jette sur un chemin fréquenté. Et puis, il y a ce rite si connue des Algériennes qui consiste à s'accrocher à la robe d'une mariée qui quitte la maison paternelle : c'est un augure pour quitter soi-même, la maison de son père !