Patrimoine n La vieille Médina qui occupe une place de choix dans le tissu urbain, vient de bénéficier d'opérations de restauration et d'aménagement en prévision de la manifestation internationale «Tlemcen : capitale de la culture islamique», prévue en 2011. Des bureaux d'études spécialisés ont été sollicités pour assurer la concrétisation de cette ambitieux programme en tenant compte de l'aspect qualitatif qu'exige la protection du patrimoine architectural traditionnel. L'initiative est accueillie avec satisfaction du côté de l'association de la vieille Médina qui fonde l'espoir d'une mise en exécution rapide des études en question. Ces études seront auparavant examinées et validées par une commission composée des services techniques de l'urbanisme et l'habitat, de la culture et d'historiens, en concertation avec les représentants de la société civile. Les aspirations des représentants de la société civile portent aussi sur le confortement des structures internes des vieilles maisons et la relance des activités traditionnelles qui faisaient, jadis, la réputation de cet espace urbain. A cet égard, l'idée de restauration de la Médina était confrontée jusque-là, à une divergence de points de vue des habitants et des acteurs de la protection du patrimoine. Les uns estimaient que les vieux quartiers constituent un pôle historique de la ville qui mérite d'être sauvegardé et classé comme patrimoine national, alors que les autres préconisaient leur démolition pour aérer l'espace urbain de la ville de Tlemcen. Les experts de l'Agence nationale d'aménagement du territoire (Anat) ont établi, quant à eux, un diagnostic objectif sur l'état des vieux quartiers dont les maisons menacent de tomber en ruine. Les spécialistes ont suggéré l'engagement de deux réflexions complémentaires pour l'amélioration du cadre de vie des habitants et pour la sauvegarde de ce pan entier de l'histoire et du patrimoine de la région. La vieille Médina de Tlemcen s'étend sur une superficie globale estimée à 40 hectares, allant de Dar El-Hadith jusqu'au quartier de Bab Zir en passant par des ruelles étroites. Ce site abrite 1 449 vieilles maisons différenciées les unes des autres sur le plan architectural et le degré de précarité. Les différences observées s'expliquent par les époques des constructions, certaines remontant à la période ottomane alors que d'autres sont plus récentes. Les bâtisses ont en commun l'originalité de leur style architectural, mais leur aspect a été altéré par les transformations opérées par les propriétaires. D'aucuns parmi les amoureux du patrimoine soulignent l'urgence de la restauration de ces maisons pour préserver ce patrimoine en proie à la déperdition. La problématique est aussi aggravée par le fait que certaines maisons sont à l'abandon. Des efforts ont été consentis par les autorités locales qui ont effectué plusieurs sorties sur le terrain et tenu plusieurs réunions avec les représentants de quartiers afin de trouver les solutions adéquates.