Opportunité n La plupart des artisans avouent que seule la saison estivale peut leur permettre d'amasser une somme d'argent qui couvrira leurs dépenses de l'année. La saison estivale est la seule période où les artisans espèrent trouver une solution, un tant soit peu, à leurs problèmes liés principalement à la commercialisation de leurs produits. Une période qui représente «une saison de récolte» avant que vienne le temps où les ventes se situent au plus bas. C'est presque le constat autour duquel convergent les avis des potiers, tapissiers, bijoutiers, vanniers et autres sculpteurs sur bois. «Nos ventes se limitent, malheureusement, aux seuls mois de l'été où les émigrés viennent nous acheter quelques objets», déplore Dahmane Ferhat. En effet, en faisant un tour à l'intérieur de la maison de l'artisanat de Tizi Ouzou, où cet artisan occupe un local, on constate que les clients sont en majorité des émigrés. D'ailleurs, ils demandent souvent l'équivalence des prix en «euros». Cherchant tout type de produits artisanaux, pour leur propre besoin ou pour en faire cadeaux à leurs amis et proches qui n'ont pas pu rentrer au «bled», ils rendent le sourire aux artisans. Au stand d'un bijoutier, une famille attire notre attention. Un couple âgé et leur fille négocient les prix : «Combien coûte ce collier ?», demande la jeune fille. «2 500 DA. C'est de l'argent pur», répond le bijoutier. «Et ça fait combien en euros ?», s'interroge-t-elle. «25 euros». «C'est vraiment pas cher !», s'exclame la jeune fille avant de se lancer dans une série d'achats de produits artisanaux. Avec 6 objets écoulés en quelques minutes pour une somme avoisinant les 15 000 DA, le bijoutier ne pouvait qu'être content. Souriant, cet artisan d'Ath Yenni avoue que ces produits écoulés en quelques minutes peuvent mettre deux ou trois mois pour se vendre hors saison estivale. «C'est encore très agréable de recevoir des gens qui ont une préférence pour les produits du terroir», se réjouit-il. Toutefois, cette joie affichée n'est pas partagée par tous les artisans rencontrés sur les lieux. Beaucoup estiment que les pouvoirs publics doivent organiser des foires dans les villes côtières afin de leur permettre d'être en contact avec les estivants. «Avant chaque saison estivale, on nous promet l'organisation de foires au niveau des villes côtières mais rien n'est encore fait dans ce sens», fait observer Dahmane Ferhat. Il regrette que les artisans soient contraints de rester cloîtrés dans leurs boutiques à attendre quelques clients qui sont généralement des habitués des lieux. Interrogé sur la question, en marge de la cérémonie d'inauguration du Cideat, le directeur général de l'artisanat, M. Sehal salah, s'est limité à dire que «ces artisans concluent des contrats avec les ambassades qui achètent leurs produits».