L'été, synonyme de vacances, de repos et de retrouvailles, tire à sa fin. C'est déjà la rentrée avec tout ce qu'elle engendre comme dépenses pour les familles algériennes dont la majorité n'a pas profité pleinement de cette saison estivale comme ce fut le cas pour les précédentes. Pour le commun des Algériens, les jours et les saisons se suivent et se ressemblent. Aucun changement entre les différentes périodes de l'année. Le seul souci des chefs de famille est comment boucler les fins de mois et répondre aux besoins de leur famille dans une conjoncture marquée par la baisse du pouvoir d'achat et la hausse du taux d'inflation. Parler de vacances dans de telles conditions reste éphémère. Et pour cause, se payer ne serait-ce qu'une semaine de vacances en Algérie relève de l'impossible pour la majorité des bourses tant les prix appliqués sont exorbitants alors que les services proposés sont loin d'être à la hauteur des attentes des citoyens. C'est, en fait, le déséquilibre entre la qualité des services offerts et les prix à payer. Il est donc toujours difficile de s'offrir des vacances décentes en Algérie. Pour la énième année, on a assisté au rush vers la Tunisie. Les plus aisés sont partis vers d'autres cieux, en Europe ou en Asie, moyennant des sommes faramineuses. Et dire que des sites merveilleux sont à découvrir dans ce vaste pays gâté par la nature avec 1 200 kilomètres de côte. Mais les infrastructures font cruellement défaut. Ainsi, en plus de la cherté des séjours, il y a aussi pénurie en matière de structures. C'est du moins le bilan qu'on peut faire pour la saison estivale 2008, laquelle a été marquée par de nombreuses anomalies. Certes, sur les plages, il y a des améliorations puisque le principe de la gratuité à leur accès a été respecté et la sécurité y a été renforcée avec la mobilisation, à titre illustratif, de 50 000 gendarmes pour couvrir 254 plages. Mais qu'en est-il réellement des résultats du «Plan bleu, saison touristique 2008», lancé au début de l'été par le département de Cherif Rahmani ? Un plan ayant bien marché selon les dires du ministre qui a dressé hier un bilan positif de la saison estivale. Un bilan positif en quantité avec 93 millions d'estivants mais, en qualité, la situation est tout à fait différente. Des points noirs sont à relever à différents niveaux. C'est le cas pour les transports aérien et maritime. Pourtant, les responsables se sont déclarés «confiants» juste avant le lancement de la saison estivale quant aux programmes élaborés spécialement à cet effet. Les retards et l'annulation des vols ont encore été au rendez-vous cet été. Les voyageurs ont galéré surtout durant la dernière semaine d'août, coïncidant avec le retour de vacances. Par ailleurs, les zones touristiques en Algérie n'offrent pas de choix variés aux estivants qui souffrent du manque d'activités pour meubler les journées. Les investissements dans ce cadre sont quasiment absents. Même dans les régions reculées, les lieux de divertissement n'existent pas. C'est le cas pour les piscines. Celles qui sont déjà construites et dont la gestion incombe aux APC sont laissées à l'abandon. Il faut dire que les autorités locales ne jouent pas le jeu. Elles ne contribuent pas au développement du tourisme, un secteur pourtant porteur. Les APC ne sont pas les seules à tourner le dos au tourisme mais de nombreux secteurs contribuent au maintien de cette léthargie. C'est en fait le problème de l'intersectorialité qui se pose encore une fois, comme c'est le cas pour la protection de l'environnement, la santé publique, etc. S. I.