Réaction n Au moins 31 personnes ont été tuées, hier, dans un attentat qui a décapité le commandement local des Gardiens de la révolution, et suscité des accusations de Téhéran envers Washington. Sept commandants des Gardiens de la révolution, dont le général Nour-Ali Shoushtari, adjoint du commandant de l'armée de terre, et le général Rajab-Ali Mohammad-Zadeh, commandant pour le Sistan-Balouchistan, ont été tués dans cet attentat suicide sans précédent. Aucun bilan officiel des attentats n'avait été communiqué hier soir, et les différentes agences de presse iraniennes ont fourni des bilans divergents : de 31 morts et 25 blessés, selon l'agence Isna qui cite un communiqué des Gardiens de la révolution, à au moins 49 morts pour Mehr. Téhéran a dénoncé un acte «terroriste» et accusé les Etats-Unis d'être impliqués dans cette attaque qui a été revendiquée par le groupe rebelle sunnite Joundallah (soldats de Dieu). Washington a condamné l'attentat, niant toute participation. Le Pakistan a également été visé par les critiques et son chargé d'affaires en Iran a été convoqué pour protester contre l'utilisation du territoire pakistanais par les «terroristes». «Nous avons appris que certains agents au Pakistan coopéraient avec les principaux responsables de l'attentat et nous considérons qu'il est de notre droit de réclamer ces criminels», a déclaré le président Mahmoud Ahmadinejad. Les Gardiens de la révolution ont, eux, prévenu qu'ils répondraient de manière «sévère et destructrice». Le procureur général de Zahedan, chef-lieu de la province du Sistan-Balouchistan, a indiqué que «le groupuscule d'Abdolmalek Righi (Joundallah) a assumé la responsabilité de cette action terroriste». L'attentat s'est produit dans la ville de Pishin, alors que les commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province destinée à renforcer «l'unité entre les chiites et les sunnites». Des chefs de tribus ont également péri. Un homme portant des explosifs sur lui les a fait exploser. «Nous considérons que les derniers actes terroristes résultent de l'action des Etats-Unis et montrent l'animosité américaine à l'égard de notre pays», a réagi le président du Parlement, Ali Larijani. «Le président américain, Barack Obama, avait dit qu'il tendait la main à l'Iran, mais avec cette action, il s'est brûlé la main. Le peuple iranien a raison de ne pas croire aux changements promis par le gouvernement américain, ce qui est contre leurs intérêts», a-t-il estimé. Le général Mohammad Pakpour, commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, a affirmé, pour sa part, que les membres du groupe sunnite rebelle Joundallah sont «entraînés et équipés» par les services de renseignements américains et britanniques. Ces accusations iraniennes contre les Etats-Unis interviennent alors que des experts iraniens, français, russes et américains doivent se retrouver ce lundi à Vienne pour parler du nucléaire iranien.