Essor n Dans une évaluation de la filière, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, a indiqué que l'Algérie a fait un grand pas en matière de production de lait depuis l'été 2008. «Rappelez-vous, on disait que tout le monde se tourne le dos. On a donc mis en place un dispositif ayant pour objectif l'augmentation de la production nationale», a-t-il fait savoir. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre des programmes d'intensification des productions agricoles qui s'étalent sur la période 2009-2014, il est prévu une production de 3,2 milliards de litres de lait de vache, indique-t-on au ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Pour ce faire, l'Etat a dégagé 16 milliards de dinars pour la réorganisation de la filière lait. Comparativement à la moyenne annuelle de production de lait entre 2004 et 2008, et qui était de 1,9 milliard de litres, le département de M. Benaïssa prévoit, à l'horizon 2014, une production de 3,2 milliards de litres, soit une augmentation de 1,3 milliard en cinq ans. En 2008, la production laitière de l'Algérie était de 1,6 milliard de litres de lait de vache, dont 200 millions de litres de lait cru. Cette production provient d'un effectif de vaches laitières de 893 000 têtes, dont 243 000 BLM (bovin laitier moderne), selon un document de ce département. Au titre de l'intensification de la production, un accroissement du nombre des vaches laitières de 296 000 têtes, dont 123 000 BLM, est prévu. Un accroissement des superficies réservées aux fourrages de plus de 900 000 hectares, dont 180 000 en irrigué, contre 450 000 disponibles actuellement, est également au programme des services du ministère de l'Agriculture. En outre, parmi les mesures décidées, la mise en place d'un programme de généralisation de l'insémination artificielle et également le lancement de l'opération de transfert d'embryons pour essayer de valoriser les vaches de race locale. A cela, s'ajoutent les aides incitatives, à savoir 12DA/litre pour les éleveurs, 5DA/litre pour les collecteurs et de 4DA/litre pour les transformateurs. Pour atteindre ces objectifs, le ministère de l'Agriculture s'est engagé dans un long processus de réorganisation de la filière, dont la remise sur les rails de l'Office national interprofessionnels du lait (Onil) et la mise en place, depuis janvier 2009, d'un dispositif d'accompagnement à l'intensification et au développement de la production laitière nationale. «Ce dispositif, rappelons-le, a pour objectif prioritaire de diminuer la facture alimentaire en s'appuyant sur une relance de la production nationale», explique Hakim Chaouchi de la cellule de communication du même département. Il fait observer que, pour la première fois, on parle de la mise en place d'un fichier national des éleveurs et des collecteurs, ajoutant que ces mesures constituent les fondements essentiels d'une stratégie destinée à améliorer les performances de production et de collecte et à assurer la traçabilité de la production de lait cru en Algérie.