Il faut pour cela réorienter le fonctionnement des laiteries en privilégiant la collecte de lait cru pour favoriser et développer ainsi la production locale. Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (Madr) met à la disposition des professionnels de la filière lait tous les moyens nécessaires à même d'améliorer la production, diminuer par là même progressivement la facture alimentaire et faire face ainsi aux fluctuations du prix de la poudre du lait sur le marché international. Au cours d'une rencontre qui a regroupé le ministre, Rachid Benaïssa, avec l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) et les représentants de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), il a été décidé d'un commun accord de réorienter le fonctionnement des laiteries en privilégiant la collecte de lait cru, pour favoriser et développer ainsi la production locale. Cette rencontre se veut une occasion pour passer en revue également les mesures prises par la tutelle dans le cadre du développement de la filière en Algérie. L'objectif recherché à travers cette réunion est d'étudier les propositions de tous les intervenants dans la filière. Ce type de discussions vise en fait à consolider et réaliser les objectifs fixés dans le cadre de la politique de renouveau agricole et rural, projetée dans la perspective de mise en œuvre du programme national de développement économique 2010-2014. Cette politique a été mise en œuvre, rappelle-t-on, afin d'améliorer la sécurité alimentaire dans notre pays. Il a été décidé, en outre, de dégager un plan de travail ayant pour finalité une évaluation des relations conventionnelles qui lient l'Onil avec l'ensemble des professionnels de la filière. Les résultats de cette évaluation seront portés à la connaissance du comité interprofessionnel du lait, désigné comme seul cadre institutionnel habilité à délibérer et à proposer des solutions aux diverses contraintes soulevées. Pour sa part, les membres de la Cipa ont fait part de leur attachement à l'application du programme national de développement laitier qui a pour but d'augmenter la production nationale. La Cipa a affiché sa volonté de procéder, vers la fin de l'année en cours, à une évaluation exhaustive des conventions qui lient, d'une part l'Onil et les laiteries, et d'autre part, les laiteries et les éleveurs/collecteurs. La mise en place de l'office, en tant qu'instrument de régulation a permis, faut-il le préciser, de stabiliser le marché et assurer l'organisation de l'ensemble des acteurs de la filière lait pour une meilleure professionnalisation. L'office a réussi depuis sa création en juillet 2007, à stabiliser le marché du lait en sachet. Pour ce lait précisément, l'Etat maintient son soutien à raison de 16 dinars pour que le citoyen l'achète toujours à 25 DA le litre. L'opération d'importation de poudre de lait, effectuée en mars dernier, a été évaluée à 320 DA/kg qui est rétrocédée aux laiteries à 159 DA/kg. Il faut préciser à ce propos que la subvention englobe à la fois les poudres de lait à 0% et 26% ainsi que les matières grasses qui restent chères sur le marché international. Durant les mois qui ont suivi l'installation de l'Onil, les dirigeants se sont attelés à assurer la disponibilité en quantités suffisantes du lait en sachet. Les 79 unités privées rattachées à la Cipa reçoivent, à elles seules, en moyenne 6 200 tonnes/mois de poudre de lait. Si l'on ajoute l'approvisionnement des 16 autres laiteries du secteur public et les 15 nouvelles usines enregistrées, les quantités totales livrées sont évaluées à 12 000 tonnes/mois. Ce qui porte la facture de l'importation de matières premières, indique le DG de l'Onil, à plus de 700 millions de dollars. Elle avoisinerait le milliard de dollars si l'on ajoute les matières premières pour les autres produits laitiers. Pourquoi ne pas consacrer une part de ce montant à l'importation des génisses afin de développer la production laitière en Algérie et satisfaire au mieux la demande du marché local ? Pour cela, il faut connaître au préalable la situation de l'élevage dans notre pays. C'est ainsi qu'une étude sur l'élevage dans la filière est engagée par les institutions scientifiques, notamment l'Inra, relevant du secteur de l'agriculture. Elle devrait être soumise au Madr pour approbation et/ou enrichissement. Ce travail a pour but de développer ce créneau (l'élevage) jugé important pour améliorer davantage la production laitière dans notre pays. Par ailleurs, les mesures décidées par la tutelle telles que l'instauration de mesures d'aide aux éleveurs, la réorientation effective du fonctionnement des laiteries en privilégiant la collecte de lait cru et sa transformation en tant que lait de consommation, la validation des différentes conventions, constituent les fondements essentiels d'une stratégie destinée à améliorer les performances de production et de collecte et d'assurer la traçabilité de la production du lait cru.