Les visiteurs de l'exposition consacrée au patrimoine matériel et immatériel de Naâma, organisée à la faveur de la semaine culturelle de cette wilaya à Constantine, ont découvert que la légende d'Isabelle Eberhardt fait aussi partie de la culture populaire de cette région. Le stand réservé à ce personnage est en effet l'un de ceux les mieux mis en valeur au sein de cette exposition qui se tient depuis lundi au palais de la culture Malek-Haddad. Le responsable de ce stand, un universitaire spécialisé dans la sociologie de la communication, a rappelé l'histoire de cette femme décédée et enterrée à Aïn Sefra, l'une des plus importantes villes de la wilaya de Naâma où elle a été emportée en 1904 par les crues de l'oued éponyme. Isabelle Eberhardt, a indiqué M. Nabti, était mariée à un Constantinois de Sidi Mabrouk répondant au nom de Slimane Henni. Journaliste, écrivaine et poétesse, elle a embrassé l'islam. Se déguisant en homme – portant des tenues traditionnelles –, elle a dit, un jour, qu'elle était venue à la «conquête de l'Algérie pour vite se retrouver conquise par elle», a-t-il rappelé. Une grande attention est aussi accordée aux gravures rupestres de la wilaya. Moins connues que celles du Tassili, les gravures du Tiout qui remontent à 5 000 et même 9 000 ans avant notre ère, indique-t-on, sont «les premières gravures rupestres à être découvertes, en 1847, dans le monde», soutient M. Nabti. L'une des ces gravures se trouve exposée aujourd'hui, au siège de l'ONU, selon la même source. Sur les photographies des nombreux ksour que compte la wilaya de Naâma, dont le plus gros du territoire est saharien, le visiteur attentif peut remarquer également une tour en pierre portant le nom de Qalaât Bouamama et qui n'est autre que l'une des fortifications historiques de Cheikh Bouamama, le chef de la plus longue résistance populaire contre l'occupation française.