Le film Harragas de Merzak Allouache a été projeté dans le cadre de la 20e Mostra de Valence (Espagne) consacré au cinéma méditerranéen, qui se poursuit dans cette ville jusqu'à samedi prochain. Le long métrage, proposé à la compétition officielle de ce festival, a été bien accueilli par le public espagnol qui n'est pas insensible au drame de l'immigration clandestine. Comme son titre l'indique, le film a retracé la traversée clandestine de la Méditerranée d'un groupe de jeunes à bord d'une patera avec l'espoir d'atteindre la côte espagnole, à partir d'une vision collective et austère, proche du documentaire. Présentant son film, le réalisateur a reconnu qu'il avait rejeté une mise en scène «grandiloquente» pour opter, en fin de compte, pour une vision «très proche du documentaire» afin de raconter cette «odyssée» pour arriver en Espagne, les relations qui se nouent pendant le voyage, voire «l'absence totale de solidarité» entre les harragas durant la traversée. Pour lui, il était beaucoup plus intéressant d'aborder ce thème social «si douloureux» à partir d'une perspective de groupe et sans parler des «motifs personnels» qui ont conduit ces jeunes à prendre la mer. Merzak Allouache a raconté également que pour réaliser son film, il avait mené un «intense travail de recherche et de documentation pour se baser sur des faits réels, une méthode de travail proche du film documentaire en somme», a-t-il dit.