Résumé de la 1re partie n Après avoir repris connaissance, le garçon se retrouve étendu sur un lit de plumes dans un château. Trois dames se tiennent au pied du lit. Il était si charmé dans son cœur par la beauté du lieu qu'il promet de ne pas se séparer d'elles. Elles le conduisent de chambre en chambre dans la maison ; chaque chambre l'emporte sur l'autre en beauté et en richesse ; elles étaient pleines de monceaux d'or et de riches soieries. Il avait souvent lu des descriptions du Paradis et il se demanda si c'était là l'endroit qu'on appelait de ce nom. II resta dans son nouveau pays pendant cinq ans, mais au bout de ce temps il fut pris du désir de retourner voir ses parents et ses amis. Il craignait qu'il ne lui fût pas possible de le faire, et son cœur se remplit de tristesse et de trouble sans que les dames en eussent connaissance. Un jour qu'il était couché au pied d'un arbre et que des larmes coulaient sur ses joues, une vieille édentée vient à lui et lui dit : — Si tu me promets de m'épouser, je te conduirai chez toi demain. — Je ne t'épouserai pas, dit-il, quand bien même tu aurais la moitie des richesses du monde. Elle ne l'eut pas plus tôt entendu dire ces mots qu'elle bondit hors de sa vue. En même temps, les trois dames, qui étaient à l'ombre d'une tour près de lui à écouter sa conversation, l'abordèrent : elles le remercièrent de la réponse qu'il avait donnée à la vieille femme et lui dirent qu'en récompense, elles le feraient remonter chez lui. Au moment où le soleil se leva, le jour d'après, en s'éveillant, il se trouva assis sur un monticule, au bord de la mer, à peu de distance de la maison de son père. Lorsqu'il regarda devant lui, il vit les trois cygnes qui nageaient dans le même bas-fond où ils étaient cinq ans auparavant. Ils lui firent signe de la tête, comme s'ils lui disaient : — Adieu, ami de notre cœur. Ce faisant, ils plongèrent sous l'eau et ils partirent sans qu'on sût ce qu'ils étaient devenus. II se rendit chez lui, et il raconta l'histoire qui est rapportée ici. Comme son père et sa mère n'avaient pas d'autre enfant, on peut s'imaginer combien ils furent joyeux de son retour, qu'ils n'espéraient pas. Les gens qui entendirent son histoire s'émerveillèrent mais ne le crurent pas, bien que ce fût la pure vérité. Peu de temps après, il fut pris du désir d'aller au beau pays qu'il avait quitté pour revoir l'endroit ou il avait demeuré, et ses amies, mais il ne savait comment accomplir son projet. Son père et sa mère se désolèrent qu'il voulut les quitter, eux qui n'avaient que lui, mais il ne voulut pas suivre leur conseil. II alla au bord du golfe et se mit à pleurer, mais ce fut en vain, car il n'avait ni connaissance, ni information, ni secret sur l'endroit ou étaient allés les cygnes. On ne put le forcer à s'éloigner de là et à n'y pas retourner, jusqu'à ce qu'il mourut a cette place même.