Le procès du meurtrier d'une Egyptienne enceinte, poignardée en plein tribunal au cours d'un procès, devait s'ouvrir aujourd'hui à Dresde (est de l'Allemagne), sous haute sécurité en raison de la colère que ce crime xénophobe a provoqué dans le monde arabe. L'accusé, Alex W., est un Russe d'une minorité allemande, originaire de l'Oural. Les faits remontent à août 2008 lorsque Alex W. comparaissait en appel après avoir été condamné en première instance à une amende de 780 euros pour insultes racistes envers sa victime, Marwa El Sherbini, 31 ans, par le tribunal de Dresde. Il l'avait traitée d'«islamiste», de «terroriste», et de «salope», après qu'elle lui eut demandé si son fils pouvait utiliser la balançoire sur laquelle il était assis, occupé à bavarder avec sa nièce. Au cours de l'audience en appel, l'accusé avait sorti un couteau avec une lame de 18 cm, qu'il avait réussi à introduire dans le tribunal, dépourvu de contrôle de sécurité. Il avait porté 16 coups à la poitrine de l'Egyptienne, enceinte de trois mois qui est morte avant l'arrivée des secours. Le mari de la victime, Eloui Ali Okaz, qui s'était précipité à son secours, avait également été frappé de 16 coups de couteau notamment à la tête et à la gorge. Toute la scène s'était déroulée sous les yeux du premier enfant du couple, un garçon de 3 ans et demi. C'est surtout l'absence de réaction des autorités allemandes face à ce crime manifestement raciste qui avait choqué l'opinion publique arabe. Plusieurs jours étaient en effet passés avant que le meurtre ne commence à faire la «une» des journaux allemands, et encore sous un angle sécuritaire.