Il a quatre ans, le 27 octobre 2005, notre jeune compatriote, Mohamed Baba Nadjar était arrêté par la police de Ghardaïa et accusé d'un crime qu'il a nié de toutes ses forces, clamant haut et fort son innocence face à l'arbitraire élevé au rang de « justice ». Il sera condamné en juin 2006 en première instance à la peine capitale lors d'une parodie de procès entaché d'irrégularités flagrantes et de multiples violations de procédures, dénoncées par le collectif d'avocats. Cet arbitraire provoquera la colère d'une grande partie de la population de Ghardaïa qui sortira dans la rue pour dénoncer pacifiquement ce jugement inique, entraînant une terrible répression policière qui se soldera par de nombreuses arrestations. Il sera rejugé après un pourvoi en cassation, en mai 2009, (après délocalisation de la juridiction pour « des raisons de sécurité ») à la cour criminelle de Médéa (plus de 450 km de Ghardaïa) et condamné à la perpétuité lors d'un procès où, en l'absence de charges palpables, l'innocence de Mohamed Baba Nadjar sera démontrée et confirmée au fil de l'audience. Aucun témoin passé à la barre ne l'avait vu sur les lieux du crime abominable dont fut victime le malheureux Brahim Bazine. Plus intéressant encore, les révélations faites lors de l'audience par le fils de la victime concernant des menaces proférées par un individu à l'encontre de son père quelques mois précédant le crime. A aucun moment, la « justice » ne se sera intéressée à la 2e personne ayant participé au crime ni à ces révélations du proche de la victime qui pouvaient conduire au commanditaire et aux deux exécutants de ce meurtre. Cette nouvelle condamnation de Médéa provoquera la colère des citoyens qui manifesteront devant l'enceinte du tribunal et face à des dizaines de policiers et de gendarmes appelés en renfort, aux cris de « pouvoir assassin » et de « non à la justice du téléphone ». La sage intervention de certaines personnalités du M'Zab avait permis d'éviter le pire face à l'explosion de colère d'une jeunesse révoltée par cette énième injustice criarde. Les faiblesses du dossier sur lequel s'est appuyée la « justice » pour condamner cet innocent ont été démontrées par de nombreux avocats et juristes. Le compte-rendu de Mr El Hadi Chalabi, professeur de droit qui s'est déplacé de Lyon pour assister au procès est plus qu'éloquent. (http://elhadichalabi.free.fr/elements/pdf/proces-compte%20rendu.pdf) Face à cette situation et afin que le jeune citoyen Mohamed Baba Nadjar ne termine pas ses jours dans les geôles de l'arbitraire judiciaire pour un crime qu'il réfute catégoriquement depuis les premiers instants de son arrestation, nous en appelons à une campagne nationale et internationale de mobilisation : En vue d'un véritable procès selon les normes universelles et en présence d'observateurs internationaux. Mais aussi à ce que toute la lumière soit faite sur cet abominable crime dont a été victime le citoyen Brahim Bazine en mettant en œuvre tous les moyens légitimes et légaux afin de découvrir les deux véritables exécutants du crime et à travers eux, mettre à nu le ou les odieux commanditaires de cette machination criminelle. En aucun cas, nous nous tairons devant cette abjecte injustice et ce double crime contre la NOBLE JUSTICE qu'est le fait d'ignorer les véritables criminels et de condamner un innocent. Pour cela, nous en appelons à l'opinion publique nationale et internationale, aux intellectuels, aux juristes et à tous les journalistes libres et dignes nationaux et à travers le Monde afin de se mobiliser et de s'impliquer dans cette affaire d'injustice criarde où un innocent croupit depuis quatre années en prison, et pour que la vérité, toute la vérité éclate au grand jour. « Une société n'est forte que lorsqu'elle met la VERITE sous la grande lumière du soleil ». Dr Salah-Eddine SIDHOUM Comité International de soutien à Mohamed Baba Nadjar Alger le 27 octobre 2009