Rencontre n Le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique, organise depuis hier et ce, jusqu'à demain, un colloque international sur la préhistoire en Afrique. Slimane Hachi, directeur du centre nous en parle. InfoSoir : Vous revenez avec un autre colloque Slimane Hachi : Nous reprenons effectivement nos activités de communications scientifiques par un colloque international de grande envergure en hommage à l'Afrique, puisque nous sommes toujours dans le cadre du second Festival culturel panafricain sur la préhistoire africaine. Ce colloque est intitulé : «L'Afrique, berceau de l'humanité.» On va y parler des découvertes les plus récentes, les plus révolutionnaires, celles qui viennent d'arriver et qui vont changer les théories, les perceptions et les visions de la préhistoire planétaire et africaine en particulier. Pourquoi la préhistoire ? Pour la simple et unique raison que l'Afrique est le berceau de l'humanité. Que c'est de l'Afrique que sont partis les différents peuplements du monde tel qu'il est aujourd'hui. Le point de départ se situe ainsi en Afrique. Des découvertes scientifiques indiscutables ont été faites et vérifiées prouvant que l'origine de l'humanité est bel et bien l'Afrique. Ce colloque est organisé à Sétif. Pourquoi ? D'abord, parce que l'activité scientifique doit se dérouler sur l'étendue du territoire national. Nous existons et nous nous déployons sur l'étendue du territoire national. Ensuite, parce que Sétif a une grande université. Et ce ne sont pas là les seules raisons qui nous ont fait choisir Sétif. Nous l'avons choisie parce qu'à proximité, dans l'APC de Guelta Ezarga (Plan d'eau bleue), existe un très grand et très important gisement qui s'appelle Aïn El-Hnach. Ce gisement est le plus ancien d'Afrique du Nord et parmi les plus vieux d'Afrique. Il remonte à environ deux millions d'années. Parlez-nous des projets de fouilles que vous menez... Le plus important est que le projet soit dirigé par des Algériens. Mais bien sûr, on collabore aussi bien avec les nationaux d'ici ou ceux résidant à l'étranger, qu'avec des chercheurs étrangers, notamment dans des spécialités ou on ne compte pas de chercheurs algériens. On associe une quinzaine d'étudiants algériens à des chercheurs et professeurs internationaux. A l'issue de ces recherches, nous communiquons et publions les résultats de nos travaux en direction des étudiants et des universitaires. Nous sommes conscients de l'importance de la documentation. Cela revient-il à dire que la recherche scientifique est internationale ? En effet, la recherche scientifique est aujourd'hui internationale. Il faut aller vers l'internationalisation de la recherche. C'est-à-dire dans le cadre du partenariat. Le risque qu'il faut éviter, c'est celui d'être considéré comme les gardiens du temple. Dans la recherche scientifique les partenariats doivent être de la même hauteur, de la même taille, de gagnant à gagnant. l Slimane Hachi souligne que «le Centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique a des conventions internationales avec des universités». Et d'ajouter : «Et nous avons la possibilité, s'agissant de la recherche scientifique algérienne, de capter les chercheurs et enseignants en exercice à l'étranger. Nous avons la possibilité de les faire revenir au pays sous des statuts souples, tels que chercheurs associés. Ils ont une appartenance de recherche algérienne et, en même temps, ils sont connus à l'étranger par leurs travaux.» S'agissant de la documentation et de la formation, le directeur du centre dira : «Nous sommes à un rythme d'un livre scientifique par mois. Nous allons, en décembre, ressortir la fameuse revue Lybica qui va publier des articles scientifiques.» «L'important, explique-t-il, c'est la transmission. Il faut qu'il y ait à chaque génération de jeunes chercheurs, et les jeunes chercheurs, il faut bien les former.»«Pour cela, poursuit-il, le centre a créé des écoles doctorales en s'associant avec des universités nationales et des institutions et établissements étrangers pour pouvoir assurer la formation de jeunes chercheurs qui, en plus, vont être recrutés au centre. Nous avons une école doctorale de préhistoire, nos allons lancer très bientôt une école doctorale d'anthropologie avec l'université de Guelma et celle de Tlemcen.» Selon Slimane Hachi, «ce processus assurera la formation et donc la relève». Et d'expliquer : «C'est quoi le processus de recherche scientifique ? C'est de collecter des données, de les analyser, d'obtenir des résultats, les interpréter, publier les travaux de recherches et former la nouvelle génération de chercheurs pour pouvoir assurer la relève.»