Constat n «L'Algérie accuse un grand retard et un énorme déficit en matière de contrôle des ouvrages industriels.» C'est l'avis du directeur général de Geral, Benrabeh Djamil qui a animé, jeudi, à l'hôtel Mecure (Alger) une conférence de presse. C'était à l'occasion du 15e anniversaire de la création de cette société spécialisée dans l'inspection et le contrôle des ouvrages industriels au moyen de radiographie, accréditée par Algerac (organisme algérien d'accréditation), le 19 juillet 2009. M. Benrabah a soulevé le problème récurrent de la négligence en matière d'inspection concernant un bon nombre d'ouvrages industriels, pouvant, selon lui, entraîner un grand risque pour l'environnement et la santé humaine. Il exprimera, en effet, son inquiétude par rapport à certaines centrales électriques qui fonctionnent au gaz naturel ainsi que des complexes industriels de Skikda et d'Arzew. Il citera comme exemple la plus importante explosion de gaz survenue dans une raffinerie de Skikda (500 km à l'est d'Alger), du fait, selon les responsables locaux, de l'accumulation d'une forte pression de gaz dans l'une des vannes de contrôle des canalisations. M. Benrabah estime donc qu'«il est nécessaire d'assurer un contrôle périodique de l'ensemble des sites gaziers et pétroliers par des organismes d'inspection et de contrôle qui respectent les normes internationales. Selon lui, cela permettra de minimiser au maximum les risques pouvant entraîner des victimes et des dégâts matériels. Il ne manquera pas, en outre, de relever que la réglementation est l'un des facteurs influant sur la défaillance du système du contrôle. «Le cadre réglementaire n'est pas clair», a-t-il estimé, rappelant que Geral qui a été créée en 1994 en partenariat avec une firme allemande, est la première société algérienne accréditée par l'organisme d'accréditation algérien Algerac, suivant le référentiel de la norme Iso 17020. Il affirmera que cette entreprise investit dans les ressources humaines en lançant des formations en faveur de ses cadres. «Nous avons formé 20 ingénieurs et contrôleurs», a-t-il indiqué. De son côté, le premier responsable de la société d'accréditation Algerac, M. Boudissa, a lancé un appel pressant aux organismes locaux de contrôle pour se conformer aux normes iso 17020. «Nous sommes inscrits dans le contexte de la mondialisation et ses enjeux économiques, il est grand temps alors que ces sociétés se mettent à niveau.» Et d'ajouter que sur 2 000 laboratoires, seulement trois sont accrédités pour accorder le certificat ISO 17020 relatif aux organismes industriels de contrôle. Pour ce faire, il précisera qu'aujourd'hui le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements est en train d'élaborer tout un programme d'action pour sensibiliser les organismes de contrôle locaux à se faire accréditer par Algerac. D'autant plus, conclut-il, que «la qualité est incontournable dans la politique de la compétitivité de demain».