Les citoyens seront toujours menacés si les normes de sécurité sont négligées. Si l'on se fie aux déclarations de Djamil Benrabah, directeur général du laboratoire d'inspection Geral, des risques d'explosion de canalisations de transport des hydrocarbures subsistent toujours à travers de nombreuses wilayas du pays. Il cite l'exemple des canalisations qui alimentent la centrale électrique d'El Hamma et l'ouvrage lui-même qui ne sont pas à l'abri de tels risques. Ces déclarations ont été faites avant-hier à Alger lors d'une conférence de presse pour faire état de l'importance du contrôle des ouvrages des hydrocarbures, mais pas seulement. Un joint de soudure mal fait peut conduire à la catastrophe. Le souvenir de l'explosion des installations de Skikda est toujours présent à l'esprit avec son lot de pertes humaines pour susciter l'intérêt des professionnels. Benrabah a souligné que des solutions existent pour éviter de tels incidents. Sa société a bénéficié de l'expertise allemande pour inspecter les soudures de nombreux ouvrages adin s'assurer du respect des normes. Geral a même obtenu, en juillet dernier l'accréditation de l'organisme algérien d'accréditation (Algerac) pour attester de ses capacités dans ce domaine. D'ailleurs, il n'y a pas que le secteur industriel qui est concerné par l'accréditation des laboratoires. Que vous sollicitiez des analyses médicales ou que vous achetiez un produit alimentaire, il faut qu'une autorité indépendante s'assure que les bonnes pratiques du métier de production de biens ou de services sont respectées. D'ailleurs, quarante laboratoires d'analyses et de contrôle de la qualité seront accrédités par l'organisme algérien d'accréditation à l'horizon 2011. Cette information a été donnée lors de la même conférence, a indiqué, jeudi à Alger, le directeur général de cet organisme, Nouredine Boudissa. Seulement, trois laboratoires sont actuellement accrédités en Algérie. Les secteurs d'activité les plus sensibles touchant à la sécurité des consommateurs sont pour l'instant loin d'avoir répondu à cette exigence. Ce même responsable a précisé, lors de cette même conférence, qu'il y a du nouveau dans le domaine du contrôle des normes de qualité en Algérie puisque les pouvoirs publics accordent la plus haute importance à ce volet. Boudissa a aussi souligné que l'accréditation va devenir un instrument incontournable dans la politique du pays. L'ouverture des frontières, attendue dans le cadre de l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange avec l'Union européenne en 2017 et la perspective d'adhésion de l'Algérie à l'OMC, feront en sorte que seules les normes seront aptes à protéger le consommateur. L'Europe aide même l'Algérie à mettre à niveau ses laboratoires pour parvenir à une meilleure performance. A cet égard, Boudissa a évoqué un important programme de financement pour parvenir à l'accréditation de 40 laboratoires grâce au programme d'appui à l'Accord d'association. Le financements de l'Etat sera également mis à contribution même s'il y a encore des hésitations. Le concept «accréditation» est récent en Algérie car il n'y a fait son entrée qu'en 2005 avec la naissance d'Algerac. Le plan d'action devra alors faire en sorte de rattraper le retard. 2000 laboratoires ont besoin d'être accrédités. Selon le directeur général d'Algerac, la priorité pour les années à venir sera accordée à l'accréditation de ces laboratoires. A signaler enfin que l'association Chems regroupant une chorale d'enfants atteints de maladie chronique ou de handicap est sponsorisée par Geral, ce qui lui a permis d'animer un spectacle à l'occasion de l'obtention de l'accréditation par le laboratoire.