L'Algérie accuse un gros déficit en matière de contrôle de la qualité, notamment en ce qui concerne l'inspection des ouvrages industriels. «Au moment où ces derniers devraient être périodiquement contrôlés compte tenu du fait que ce sont des sites à risque potentiel, ils ne font l'objet d'aucun contrôle sérieux sinon de menue révision des pièces de rechange.» C'est là le point de vue de Djamil Benrabah, directeur général de la société Geral, spécialisée dans l'inspection et le contrôle non destructif des ouvrages industriels au moyen de radiographie. Ce dernier, qui s'exprimait en compagnie de M. Boudissa, P-DG de Algerac à l'occasion du quinzième anniversaire de la création de Geral, jeudi dernier à l'hôtel Mercure d'Alger devant un partenaire de patrons de la laboratoires de contrôle et de patrons d'entreprises. Il s'est surtout inquiété de la négligence manifeste en matière de prévention des risques auxquels font face une grande majorité d'ouvrages industriels, «notamment ceux implantés dans des zones urbaines ou aux environs», a signalé le DG de Geral. Ce dernier citera en exemple la centrale électrique du Hamma (Alger), qui fonctionne au gaz naturel sous une pression de 70 bars, et les complexes industriels de Skikda et d'Arzew. Et de rappeler dans la foulée la dernière explosion survenue dans une unité de la raffinerie de Skikda. «Supposons que trois unités explosent simultanément, je vous laisse imaginer l'ampleur de la catastrophe». Il fera savoir de plus que le nord du pays est sillonné par 35 000 kilomètres de pipe-lines, «c'est dire tout l'intérêt de contrôler périodiquement ces ouvrages». Selon M. Benraba, le déficit dans le contrôle des ouvrages industriels, notamment ceux à risque, résulte «de l'absence d'un cadre réglementaire précis dans ce domaine». Et de lancer enfin : «Il est grand temps aujourd'hui de s'atteler à contrôler périodiquement les ouvrages industriels pour se mettre à l'abri du danger.» A propos de son entreprise, qui vient d'être accréditée par Algerac, le DG de Geral dira : «Nous allons continuer à développer notre activité non sans nous focaliser sur l'investissement humain, puisque nous accordons une grande importance à la formation de nos cadres.» De son côté, le premier responsable de la société d'accréditation Algerac a mis à profit cette date anniversaire pour annoncer que, dorénavant, tous les organismes de contrôle étrangers qui voudront travailler en Algérie devront se faire accréditer par Algerac. Il a annoncé également que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements était en train d'élaborer tout un programme d'action pour sensibiliser les organismes de contrôles locaux à se faire accréditer par Algerac. M. Boudissa a révélé que son institution est de plus en plus sollicitée par des laboratoires de contrôle nationaux en vue de décrocher cette fameuse référence. Il rappellera enfin, pour démontrer qu'il existe un déficit en la matière : «Sur 2 000 laboratoires, seulement trois sont accrédités pour accorder le certificat ISO 17 020 relatif aux organismes industriels de contrôle.» A la question de savoir le nom des prochaines entreprises en voie d'être accréditées par Algerac, M. Boudissa a préféré ne rien avancer sinon que cela se fera en temps importun. Et de dire que les organismes inscrits dans cette démarche ne sont pas nombreux du fait que beaucoup ne remplissent pas les conditions exigées dans le cahier des charges ? Z. A.