Revendication n Les 32 présidents d'APC RCD de la wilaya de Tizi Ouzou ont adressé en septembre dernier une lettre ouverte au premier magistrat de la wilaya l'interpellant sur la situation de blocage qui freine le développement local. Ils ont, en outre, insisté sur la nécessité d'augmenter les subventions de l'Etat pour leurs communes respectives. «Dès notre installation, nous avons été invités à établir un programme quinquennal de rattrapage avec la promesse de la disponibilité des ressources financières, pour nous retrouver au final réduits à des Programmes communaux de développement (PCD) dont le montant est dérisoire au vu des attentes légitimes de notre population», ont indiqué les élus locaux. Ils soulignent que ces subventions sont insuffisantes et sont en deçà des attentes de la population, regrettant le fait que les «nombreux engagements pris par les pouvoirs publics pour l'octroi de PCD complémentaires n'ont jamais été tenus». Comme ils ont signalé les retards considérables dans le lancement de programmes d'amélioration urbaine qui «n'a pas commencé deux années après». Selon eux, ce problème «constitue souvent une source de mécontentement de la population d'autant plus que l'administration interdit la réalisation de tout projet à l'initiative des communes dans les périmètres concernés par ce programme». Par ailleurs, les maires regrettent «la mise sous tutelle du pouvoir de décision du maire en le dépouillant graduellement de toutes ses prérogatives, le plaçant dans une position d'impuissance face aux doléances des citoyens». De ce fait, les premiers magistrats des communes concernées ont demandé aussi à ce que leur rôle soit réhabilité et qu'ils jouissent de plus de prérogatives dans la gestion des affaires de la commune, afin de pouvoir répondre aux requêtes et aux doléances des citoyens. «Les comités techniques de daïra, conçus pour plus d'efficacité dans la prise en charge des problèmes des collectivités, ont montré leurs limites puisque les décisions collectivement arrêtées (APC, daïra et directions de wilaya) sont rarement exécutées. Pour le moment, les élus, comme le disent certains d'entre eux, sont «entre le marteau et l'enclume» à cause de la mise sous tutelle du pouvoir de décision du maire. Les 32 P/APC ont cité aussi le problème des protestations sociales enregistrées un peu partout aux quatre coins de la région. «Des problèmes que nous avons sans cesse soulevés, évalués et proposés pour une prise en charge en temps opportun ne trouvent leurs solutions, comme par enchantement, qu'une fois la population mécontente trouble l'ordre public. D'aucuns s'interrogent, Monsieur le wali, quant au but recherché par cette politique de prime à la violence et au désordre, qui n'est pas sans risque d'une contagion générale. N'y a-t-il pas volonté de discréditer l'élu local ou de maintenir la région dans un état continuel de tension, véritable frein à son développement ?», s'interrogent les rédacteurs de la lettre ouverte. Les représentants des populations ont rappelé, eux aussi, dans un communiqué rendu public, à ce «que des problèmes aussi cruciaux que ceux des décharges publiques, des dépôts de plaintes des maires pour menaces à leur encontre qui n'aboutissent pas, des oppositions, des indemnisations foncières, des perturbations dans la distribution de l'eau et de l'alimentation en électricité, de l'insécurité, de l'habitat rural, et la liste n'est pas exhaustive, trouvent une solution». Smaïl Boukharoub, P/APC de Boudjima, nous a confirmé que les élus rencontrent de grandes difficultés sur le terrain pour répondre aux besoins de leur population. Il estime que l'appel lancé au wali traduit leur volonté de travailler avec tous les acteurs du développement local pour l'intérêt des citoyens.