Dégel n Le nouveau gouvernement d'union nationale devrait connaître sa formation dans un futur proche alors qu'il se faisait attendre depuis les législatives du 7 juin dernier. Le camp mené par le Hezbollah a donné son accord pour la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, a affirmé, ce matin, le mouvement chiite, après cinq mois de difficiles négociations avec le Premier ministre désigné, Saâd Hariri. «Les participants à la réunion se sont mis d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale conformément aux règles approuvées durant les négociations», indique un communiqué du Hezbollah paru la veille à la suite d'une réunion des leaders de la minorité parlementaire. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui participait à cette réunion, ainsi que ses alliés, le chrétien Michel Aoun et, le président chiite du Parlement, Nabih Berri, ont espéré que «cette initiative soit pour le bien du Liban et de son peuple», selon le texte. Les parties étaient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq ministres «neutres» choisis par le président de la République), mais les consultations bloquaient sur les noms de certains ministres et la nature des portefeuilles attribués à la minorité. Cette formule «15+10+5» sera maintenue, d'après une source proche de l'entourage de M. Hariri. Une autre source, à la présidence de la République, a affirmé ce matin que le chef de l'Etat, Michel Sleimane, «était optimiste quant à la formation imminente du gouvernement». Le gouvernement d'union nationale est une revendication de l'opposition qui refuse que la majorité s'arroge les décisions importantes, notamment sur la question délicate de l'arsenal du Hezbollah. Les deux camps s'accusaient mutuellement de blocage, la majorité estimant que le minorité est inféodée à Damas et Téhéran, tandis que celle-ci accuse l'autre camp d'obéir aux ordres de Washington et de Riyad. La Syrie est l'ancienne puissance de tutelle au Liban. Son armée s' en est retirée au printemps 2005 du Liban, à la suite de l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais, Rafic Hariri, meurtre dans lequel Damas a été montré du doigt dans des rapports d'une enquête internationale de l'ONU. La Syrie réfute ces accusations. L'impasse gouvernementale a fait craindre à certains observateurs une nouvelle crise ouverte, et la communauté internationale, notamment les Etats-Unis, la France et l'ONU, avait récemment appelé à une formation rapide du gouvernement. Le Liban a connu une période de calme au cours de l'année, attirant un nombre record de touristes durant l'été, mais l'impasse actuelle avait fait craindre une résurgence de la crise qui avait éclaté fin 2006 et atteint son paroxysme en mai 2008 avec des heurts sanglants sans précédent depuis la fin de la guerre civile(1975-1990).