Le Hezbollah a donné son accord pour la formation d'un nouveau gouvernement au Liban, a affirmé hier le mouvement, après cinq mois de difficiles négociations avec le Premier ministre désigné Saad Hariri. Le Hezbollah a donné son accord pour la formation d'un nouveau gouver- nement au Liban, a affirmé hier le mouvement, après cinq mois de difficiles négociations avec le Premier ministre désigné Saad Hariri. Les participants à la réunion se sont mis d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale conformément aux règles approuvées durant les négociations, indique un communiqué du Hezbollah. L'annonce de ce nouveau gouvernement d'union nationale pourrait intervenir rapidement. Cela mettrait un terme à une crise politique ayant fait craindre un retour à des violences comparables à celles de mai 2008, les plus graves depuis la fin de la guerre civile en 1990. Cinq mois après les législatives gagnées par la majorité menée par M.Hariri et soutenue par Washington et Riyadh, le Hezbollah et ses alliés ont donné leur feu vert à la composition du futur gouvernement. «Les participants à la réunion se sont mis d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale conformément aux règles approuvées durant les négociations», a annoncé le Hezbollah dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi, à la suite d'une réunion des leaders de la minorité parlementaire. Le chef du mouvement, Hassan Nasrallah, qui participait à cette réunion, ainsi que son allié chrétien Michel Aoun et son allié chiite, le président du Parlement Nabih Berri, ont espéré que cette initiative soit pour le bien du Liban et de son peuple, toujours selon le texte. Cet accord, qui doit encore être transmis au Premier ministre désigné Saad Hariri, devrait permettre à ce dernier de soumettre très prochainement sa liste de ministres au président de la République Michel Sleimane, pour approbation. Selon une source au sein de la majorité, M.Hariri a fait au préalable deux concessions en faveur du camp mené par le Hezbollah. Il a accepté de renommer Gebrane Bassil (gendre de Michel Aoun et ministre sortant des Télécommunications) comme ministre, et de donner le ministère des Télécommuni-cations au parti de M.Aoun. Une autre source, à la présidence de la République, a affirmé que le chef de l'Etat était optimiste quant à la formation imminente du gouvernement. Selon la presse, les décrets de formation du nouveau gouvernement seraient pour aujourd'hui, après avoir été bloquée depuis le 7 juin. Les parties étaient d'accord sur la formule de répartition des portefeuilles (15 ministres pour la majorité, 10 pour la minorité et cinq ministres neutres choisis par le président de la République), mais les consultations buttaient sur les noms de ministres et la nature des portefeuilles accordés à la minorité. Le gouvernement d'union nationale est une revendication de l'opposition qui refuse que la majorité s'arroge les décisions importantes, notamment sur la question de l'arsenal du Hezbollah, bête noire des Etats-Unis et d'Israël. Les deux camps s'accusaient mutuellement de blocage, la majorité estimant que la minorité est inféodée à Damas (ancienne puissance de tutelle) et Téhéran, tandis que celle-ci accuse la partie adverse d'obéir aux ordres de Washington et Riyadh. Le Liban a connu une période de calme au cours de l'année, attirant un nombre record de touristes. Mais l'impasse gouvernementale a fait craindre une résurgence de la crise qui avait éclaté fin 2006 et atteint son paroxysme en mai 2008 avec des heurts sanglants sans précédent depuis la fin de la guerre civile (1975-1990). La communauté internationale a récemment appelé à une formation rapide du gouvernement.