Avec ces appels de plus en plus pressants à des grèves cycliques, avec ce dialogue de sourds qui s'éternise entre tutelle et syndicats, les trois paliers de l'enseignement (primaire, secondaire et universitaire) connaissent de graves perturbations. Dans les écoles, les lycées et les universités, l'année a été très mal entamée. La situation des deux secteurs ne semble pas du tout reluisante. Tous les indicateurs sont au rouge et rien ne va plus depuis la reprise des cours cette année. En effet, les syndicats des enseignants universitaires et ceux de l'éducation nationale ne semblent pas du tout convaincus des promesses de leur tutelle quant à leurs revendications relatives à l'amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Les trois syndicats de l'éducation, le Snapest, le Snapap et le Cnapest sont, depuis aujourd'hui, en grève d'une semaine, et ce, après que leurs rencontres avec le ministre de l'Education nationale eurent échoué en ce sens qu'elles n'ont pas apporté le «déblocage» de la situation à travers un compromis. Pour les syndicalistes, Benbouzid est dépassé par les événements et ils ne peuvent pas attendre de lui quelque chose de palpable quant au règlement de leurs problèmes . Dans une déclaration à la presse, Nouari Larbi, coordinateur national du Cnapest, a annoncé que «la perspective de s'attabler avec le partenaire social avant ou après un mouvement de protestation est du domaine de l'inimaginable». Il est à signaler que le ministre de l'Education a rencontré les représentants de ces syndicats, jeudi dernier, sans toutefois parvenir à les convaincre de renoncer à leur décision de faire la grève. Même situation de malaise dans le secteur de l'enseignement supérieur qui a vu dernièrement une vague de contestations menées par les étudiants. A l'heure actuelle, dans certaines facultés et certains instituts, les cours n'ont toujours pas commencé. A Sidi Bel Abbes, Batna et Béjaïa, on enregistre des perturbations, et plusieurs étudiants sont montés au créneau pour dénoncer le manque de moyens et les problèmes d'ordre pédagogique. Même mouvement de protestation à Alger. Les étudiants des départements des langues étrangères française, anglaise, allemande, espagnole et russe dépendant de la faculté des sciences sociales de Bouzaréah, ont fermé depuis deux semaines, leur département. Ils imputent à l'administration la responsabilité de leur échec aux examens. Ce n'est pas tout, puisque, les enseignants universitaires affiliés au Conseil national de l'enseignement supérieur (Cnes) sont en colère, eux aussi. Ils ont décidé d'entamer une grève de deux semaines consécutives à partir du 15 du mois en cours après la non-concrétisation des accords auxquels ont abouti les négociations avec la tutelle. Meziane Meriane ce matin : «Paralysie totale des établissements» l Les syndicats autonomes de l'éducation nationale (Cnapest, Snapest et Snapap) ont entamé, ce matin, une grève d'une semaine à travers l'ensemble des établissements scolaires (tous cycles confondus). Contacté ce matin, le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, a indiqué que «la grève a conduit à une paralysie totale des établissements». Dans certaines wilayas comme El-Bayadh, Skikda, Béchar et Adrar, «le taux de suivi est de 100%» et dans les autres wilayas du pays, «il oscille entre 90% et 100%», a encore précisé M. Meriane. Notre interlocuteur qualifie cette grève de «réussite totale de la solidarité des syndicalistes du secteur de l'éducation nationale qui ont pu mettre leurs divergences de côté et se sont mobilisés pour la satisfaction des revendications légitimes des travailleurs». Cette grève d'une semaine «renouvelable en cas de non-satisfaction des revendications» est la plus importante depuis la série de grèves de 2003» selon notre interlocuteur.