Résumé de 78e partie n Gabriel Marcel a fait, durant la guerre, une expérience qui l'a également impressionné et a déterminé sa vie spirituelle. Le philosophe a fait la connaissance d'un couple de peintres qui habitaient non loin de chez lui. André Davids et sa femme Marie s'intéressaient à la parapsychologie et ils ont raconté à leur voisin un certain nombre de faits impressionnants. Ils lui ont également prêté des livres, l'incitant à s'initier au spiritisme. Un jour, ils viennent le trouver. André Davids lui dit : — monsieur Marcel, nous vous avons longuement observé et nous pensons que vous avez des dons médiumniques ! La femme enchaîne : — oui, oui, vous êtes certainement un sujet doué ! Marcel rit. — comment pouvez-vous le savoir ? — c'est évident ! Davids lui dit : — voulez-vous qu'on fasse un essai ? — Vous n'y pensez pas ! — pourquoi pas, ce n'est pas difficile. On pourrait commencer par la planchette. — la planchette ? — vous ne connaissez pas ? C'est une planchette de bois qui porte les lettres de l'alphabet. En manipulant un levier, il indique les lettres qu'il faut épeler. — et que voulez-vous démontrer ? — on évoquera les esprits et on posera des questions. Comme il ne répond pas, l'homme insiste. — ce n'est qu'une expérience. — d'accord, finit-il par dire. L'expérience a lieu au domicile des peintres. La chambre est plongée dans une demi-obscurité. La planchette est posée sur une table et elle est manipulée par le couple. On évoque les esprits. — posez des questions ! On pose des questions. On manipule la planchette. — qu'y a-t-il d'écrit ? — il n'y a pas de message précis ! — on essaye encore. Gabriel Marcel doit rester immobile et se concentrer. Mais on a beau manipuler la planchette, on n'obtient toujours pas de message clair. — on continue. — oui, ça va arriver. Mais ça n'arrive pas. «Les premières expériences me parurent tout à fait décevantes, écrit Marcel, j'ajoute que j'avais continuellement l'impression de tricher, et l'espèce de tension intérieure à laquelle donnait lieu la méfiance que je nourrissais à mon endroit, créait un climat aussi défavorable.» (à suivre...)