Résumé de la 9e partie n L'inspecteur demande à Sheila pourquoi elle est entrée dans cette pièce. A présent c'est au tour de Miss Pebmarsh d'être interrogée … Avant de répondre, Millicent Pebmarsh réfléchit longuement. — Difficile à dire. Ce signalement est très vague et conviendrait à des milliers de gens. Il se peut que j'aie rencontré quelqu'un qui lui ressemble ; mais ça ne serait pas un ami intime en tout cas. — On ne vous a pas écrit pour vous annoncer une visite, ces jours-ci ? — Jamais de la vie. Bon. Mais quand vous avez téléphoné à l'agence Cavendish pour avoir une dactylo, vous... — Pardon, dit-elle, lui coupant la parole, mais je n'ai jamais fait cela. Hardcastle la fixait, éberlué : — Vous n'avez pas appelé cette agence pour avoir une dactylo ?... — Inspecteur, je puis vous assurer que je n'ai jamais eu besoin d'une dactylo et que je n'ai jamais - vous m'entendez bien : jamais - téléphoné dans cette intention à l'agence Cavendish. — Vous n'avez pas réclamé miss Webb en particulier ? — J'entends ce nom pour la première fois. Stupéfait, Hardcastle la regardait : — Pourtant, vous n'avez pas fermé votre porte à clef. — Ça m'arrive souvent, dans la journée. N'importe qui pouvait s'introduire ici. — En tout cas, on n'a pas hésité à le faire aujourd'hui, dit-elle revêche. — Miss Pebmarsh, d'après le médecin légiste, on a dû tuer cet homme entre 1 heure et demie et 3 heures moins le quart. Où étiez-vous alors ? Après réflexion : — A 1 heure et demie, dit-elle, ou bien j'étais partie, ou sur le point de partir. J'avais des courses à faire. — Décrivez-moi votre itinéraire avec précision. — Voyons. D'abord je suis allée à la poste - celle d'Albany Road - pour y expédier un paquet et acheter des timbres. Ensuite, j'avais des courses pour la maison : boutons-pression, épingles chez le mercier. Puis je suis rentrée chez moi. Et même je peux vous dire à quelle heure exactement, car en remontant l'allée, j'ai entendu mon coucou chanter trois fois. Et vos autres montres ? — Pardon ? — Vos autres montres qui avancent toutes d'une heure ? — Qui avancent ? Ah ! vous voulez parler de l'horloge de grand-mère dans le coin ? — Pas seulement d'elle : des montres du salon également. — Que voulez-vous dire ? Les montres du salon ? Mais au salon, il n'y en a pas d'autres. Hardcastle s'étonnait : — Voyons, miss Pebmarsh ! Vous oubliez votre ravissante pendulette en saxe, votre réveil français de vermeil et votre oignon en argent et... c'est vrai, il y a aussi celle avec «Rosemary» gravé au coin. A son tour, miss Pebmarsh paraissait stupéfaite. — Inspecteur, ou vous êtes fou ou c'est moi qui le suis. Car je n'ai ni pendulette en saxe, ni - que disiez-vous ? - une montre avec «Rosemary» d'inscrit dessus, ni qu'était-ce déjà l'autre ? — Un oignon en argent, répondit machinalement Hardcastle. — Si vous ne me croyez pas, demandez-le donc à ma femme de ménage, Mrs Curtin. (à suivre...)