Motivation n Les partisans de la voiture électrique voient loin et prédisent déjà une utilisation à grande échelle à l'horizon 2020. Depuis son apparition en 1835, la voiture électrique a suscité à la fois l'admiration et la curiosité des amateurs. Il y avait plusieurs modèles de par le monde, notamment en Europe et aux Etats-Unis. C'étaient surtout des flottes de taxis pour le transport urbain. Elles étaient munies de batteries au plomb pesant plusieurs centaines de kilogrammes. La voiture dont l'allure était étrange et bizarre, la «Jamais Contente», construite par l'ingénieur belge Camille Jenatzy, «a dépassé pour la première fois les 100 km/h en 1899». C'était un succès sans précédent à cette époque où le fiacre à cheval était pratiquement le seul moyen de déplacement en ville. Mais le succès d'une telle invention n'a pas duré longtemps puisque le moteur à essence a vite pris le dessus. Selon les spécialistes de l'automobile, l'échec de la voiture électrique était dû principalement à sa faible autonomie énergétique et à des problèmes techniques. Un déficit qui a été comblé par les motorisations essence (et plus tard diesel) qui offrent des performances inouïes en matière d'autonomie, de vitesse et de puissance. A cela s'ajoute la facilité de maintenance qu'offrent ces véhicules. Les multiples découvertes de l'or noir et son utilisation facile ont avantagé en outre la victoire du moteur à explosion. Une victoire qui dure encore. A part le nombre infime de voitures hybrides circulant, la quasi-totalité du parc automobile mondial roule aux énergies fossiles. Mais, curieusement, ce sont les mêmes facteurs qui ont fait chuter le moteur électrique au début du XXe siècle qui favorisent aujourd'hui son retour. La hausse des prix du pétrole, principale énergie fossile et l'épuisement certain des gisements ont poussé les constructeurs à tenter de réduire la consommation de carburant tout en gardant les mêmes performances pour leurs véhicules. Le premier choc pétrolier de 1973 fut un nouveau catalyseur pour la relance de l'industrie de la voiture électrique. Ce qui a favorisé plus tard le développement et l'introduction de l'hybride dans plusieurs modèles de voitures. Mais «ce qui est fondamentalement différent par rapport aux expériences passées, ce sont les progrès techniques qui nous permettent aujourd'hui d'avoir des voitures compétitives en prix et qui ont une autonomie très largement suffisante», soutient Thierry Koskas, directeur du programme du véhicule électrique chez Renault. Il y a aussi le durcissement des législations et l'augmentation de l'impôt frappant les grosses cylindrées et les véhicules roulant au diesel. L'autre motif ayant conduit à ce choix, abandonné pendant près de deux siècles, est lié à la protection de l'environnement. Les voitures sont la cause d'émission d'oxydes d'azote, de monoxyde de carbone et de diverses particules nuisant à l'environnement, surtout dans les villes. Ainsi, les défenseurs de la nature n'ont cessé de mettre en cause la pollution de l'air d'origine automobile. Persuadés de la gravité de la situation, les constructeurs automobiles commencent, sous la pression des militants écologistes et de quelques gouvernements, à céder ouvrant la voie à la voiture «tout électrique».