Résumé de la 16e partie n Miss Martindale confirme qu'elle a reçu un coup de téléphone de Miss Pebmarsh lui demandant d'envoyer Sheila Webb... Non, évidemment, ça m'est difficile, sans la connaître. Mais enfin, je ne vois pas dans quel but on aurait fait cela. A moins d'une plaisanterie quelconque. — C'est un peu plus sérieux que cela, fit Hardcastle. Cette miss Pebmarsh - ou qui que ce soit d'autre - vous a-t-elle dit pourquoi elle désirait particulièrement Sheila Webb ? — Il me semble qu'elle m'avait spécifié que Sheila avait déjà travaillé pour elle. — Est-ce exact ? — Sheila ne s'en souvient pas, mais ce n'est pas concluant, inspecteur. Après tout, ces filles vont travailler dans tant d'endroits différents, voient tant de têtes nouvelles, qu'il semble difficile qu'elles se rappellent ce qui s'est passé à quelques mois d'intervalle. Mais, inspecteur, même s'il s'agit d'une plaisanterie, je ne vois pas ce qui me vaut votre visite ? — Nous y venons. Quand miss Webb est arrivée au 19 Wilbraham Crescent, elle est entrée puis elle est allée au salon, suivant les instructions reçues, m'a-t-elle dit. Vous êtes d'accord ? — Entièrement. Miss Pebmarsh m'avait prévenue qu'elle serait peut-être un peu en retard et que Sheila n'avait qu'à aller l'attendre dans la maison. — Et au salon, reprit Hardcastle, miss Webb a trouvé un homme mort sur le parquet. Miss Martindale paraissait pétrifiée. Un instant elle chercha ses mots, puis : — Vous dites, inspecteur ? Un homme mort ? — Assassiné, rectifia Hardcastle. Poignardé, même. — Oh ! mon Dieu ! Quel ennui pour cette pauvre fille ! Genre de remarque, manquant d'à-propos, très caractéristique de miss Martindale. — Le nom de Curry vous rappelle-t-il quelque chose, miss Martindale ? Mr R. H. Curry. — Non, je ne vois pas. — De la compagnie d'assurances Metropotis et Provincial ? Autre dénégation de miss Martindale, dont le visage ne reflétait rien, Soupirant, Dick Hardcastle se leva pour prendre congé. — C'est une bonne petite affaire que vous avez là. Ça fait longtemps que vous êtes dans le métier ? — Quinze ans. C'est une réussite. Partie presque de rien, j'ai maintenant huit employées et du travail plus qu'il n'en faut. — Vous êtes surtout spécialisée dans les œuvres littéraires, je vois ? dit Hardcastle, regardant les photos d'auteurs sur les murs. — Oui. A mes débuts, j'ai été pendant de longues années la secrétaire de l'auteur de romans policiers si connu, Garry Gregson. En fait, c'est grâce à un legs qu'il m'a fait que j'ai pu monter cette agence. Beaucoup de ses confrères m'ont patronnée. Mes connaissances de la technique littéraire m'ont servie auprès d'eux. Je leur fournis nombre de renseignements : dates, citations, jurisprudence, procédure, et action des divers poisons ; également des détails géographiques, tels que restaurants, rues à l'étranger. Car les lecteurs de nos jours, plus tatillons qu'autrefois, n'hésitent pas à signaler leurs erreurs aux auteurs. (à suivre...)