Le président français, Nicolas Sarkozy, a rejeté, hier, mardi, toute régularisation massive d'immigrés sans papiers, alors que le débat est relancé par une grève de travailleurs employés par des entreprises françaises mais dépourvus de titre de séjour. Depuis le 12 octobre, plus de 5 000 travailleurs sans papiers à travers toute la France, et principalement en région parisienne, se sont mis en grève pour réclamer la régularisation de leur situation. Ils sont principalement employés dans la restauration, le bâtiment, le nettoyage ou la sécurité. «Tant que je serai président de la République, je n'accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n'ont pas de papiers ; je ne l'accepterai jamais parce que c'est contraire à l'idée que je me fais des valeurs de la République», a déclaré, hier, M. Sarkozy. «Les Espagnols l'ont fait, ils en sont revenus (...); les Italiens l'ont fait et ils se trouvent aujourd'hui être ceux qui demandent avec le plus de fermeté un contrôle aux frontières en Europe», a également relevé Nicolas Sarkozy. Citant l'ancien Premier ministre socialiste, Michel Rocard, qui avait affirmé que «la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde», Nicolas Sarkozy a estimé que «la France est généreuse», «mais de là à régulariser tout le monde ce serait une erreur tragique et c'est la raison pour laquelle nous ne le ferons pas», a conclu le Président. La situation des travailleurs sans papiers, qui seraient, selon le Syndicat CGT, environ 400 000 au total en France, embarrasse le gouvernement, alors que certains responsables de la gauche réclament leur régularisation.