Constat n Les bonnes performances promises dans le cadre des réformes engagées tardent à voir le jour dans le secteur de la santé publique. Grèves et protestations des médecins, psychologues, paramédicaux, manque de médicaments, incapacité des structures hospitalières à répondre à la demande en matière d'accueil des malades, mauvaises conditions d'hospitalisation… Les professionnels de ce secteur ne protestent pas seulement pour des revendications relatives à l'augmentation des salaires, mais ils réclament aussi les moyens nécessaires pour une bonne prise en charge des patients. Les grèves observées ces dernières années, n'ont pas abouti à satisfaire ces doléances des plus légitimes. Et les syndicats autonomes du secteur ne comptent pas baisser les bras devant ces défaillances préjudiciables à plus d'un titre. Le syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a, alors, décidé de renouer avec la protesta en procédant à un arrêt de travail collectif de trois jours par semaine durant un mois à partir du 15 novembre 2009. «A l'issue de cette période de grève, un conseil national se tiendra pour décider des suites à donner à notre mouvement au cas où nos revendications d'ordre socioprofessionnel ne seraient pas prises en compte», a affirmé récemment M. Merabet, président du bureau national du Snpsp. Devant l'absence d'une bonne intention du ministère de tutelle de répondre favorablement aux revendications socioprofessionnelles des praticiens, le secteur continuera, donc, à vivre dans l'instabilité, d'autant que l'union nationale des personnels de la santé publique (Unpsp) a décidé, pour sa part, d'organiser un sit-in, le 25 novembre, devant le siège du ministère de la santé afin de se faire entendre. La pénurie de médicaments est l'autre carence pernicieuse qui mine ce secteur. Des malades qui se trouvent contraints de se soigner dans des cliniques privées moyennant des sommes exorbitantes n'arrivent pas à trouver les médicaments nécessaires. Et c'est là où se situe le vrai malaise. Le syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) a dressé, récemment, une liste de 150 médicaments. Des pommades ophtalmiques, bains de bouches et collutoires, des sirops et des comprimés pour différentes maladies. Même les vaccins contre le virus A(H1N1) ne sont pas encore disponibles, alors que cette maladie ne cesse de gagner du terrain avec presque 200 cas signalés à travers le territoire national. Ce vaccin devait, pourtant, être acquis «en quantités suffisantes au début du mois d'octobre», selon les promesses émises par le premier responsable du secteur, Saïd Barkat, fin septembre ! Même le vaccin contre la grippe saisonnière n'est pas disponible en quantités suffisantes. «On ne vaccine que les enfants en bas âge et les personnes âgées», se font dire les citoyens désirant se prémunir contre la maladie et habitués à se vacciner. Une aberration !