Les paramédicaux ont décidé d'entamer à compter d'aujourd'hui une grève de trois jours. Le bras de fer persiste toujours entre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et les médecins généralistes et spécialistes de la santé publique. Entamée le 4 du mois courant, cette grève ouverte est en passe de se durcir avec l'entrée en lice, aujourd'hui, des paramédicaux. En effet, le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a décidé d'entamer une grève de trois jours, les 25, 26 et 27 janvier courant, suivie d'une grève illimitée à partir de dimanche 31 janvier. Le recours au débrayage a été décidé à l'issue d'une réunion du conseil national du SAP, tenue jeudi dernier. Le Syndicat algérien des paramédicaux regrette une fois de plus «le non-respect des engagements de la tutelle, lors de la réunion du 18 novembre 2009 au niveau du siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière». Les syndicalistes indiquent, par ailleurs, que «cette fuite en avant de la tutelle envers les paramédicaux dénote son incapacité à affronter la réalité tenace du terrain et ne fait qu'alimenter davantage le pourrissement du secteur». Ainsi, l'objectif des protestataires consiste à amener la tutelle à répondre favorablement à leurs revendications. «Au seuil de la 5e semaine de protestation, le Syndicat national de santé publique (Snpsp) relève fièrement le niveau de mobilisation historique et l'adhésion sans faille de ses adhérents autour du mot d'ordre de grève ouverte consacrée en Intersyndicale avec le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (Snpssp) depuis le 4 janvier 2010», lit-on dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Signé par le Snpsp, le document rapporte que «la lutte pour la dignité du médecin, du chirurgien-dentiste et du pharmacien de santé publique se maintient et se renforce de jour en jour pour exprimer le ras-le-bol d'une corporation blessée dans son amour-propre. Une corporation sacrifiée en l'absence de prise en charge effective de ses revendications légitimes». Les rédacteurs du document dénoncent fermement «toutes les formes d'entraves au libre exercice du droit syndical et du droit de grève exprimé dans l'interférence et l'injonction de l'administration, centrale et déconcentrée, dans le fonctionnement des organisations syndicales». La même source déplore «les mesures répressives d'intimidation utilisées par l'administration de tutelle contre adhérents et cadres syndicaux du Snpsp à Oran, Mascara, Laghouat, Alger et Sétif». Et de poursuivre: «Les protestataires dénoncent les ponctions sur les salaires des praticiens grévistes décidées en violation des dispositions réglementaires malgré un service minimum observé et assuré aux citoyens». Aussi, le Snpsp met en garde toutes les campagnes de désinformation et de manipulation de l'opinion médicale et publique afin de semer le doute et casser la cohésion entre praticiens. Par le biais de ce communiqué, «le Snpsp rappelle à tous ses adhérents, à toutes ses structures, la nécessité de maintenir haut et fort la voix de la protestation dans sa forme actuelle de grève ouverte et de participer massivement, en Intersyndicale Snpsp-Snpssp, à la réussite des rassemblements des praticiens prévus mercredi prochain à 11h00, notamment à Alger, Oran, Sidi-Bel Abbès, Mascara, Constantine, Annaba et Skikda».