Refus n L'Autorité palestinienne a officiellement rejeté, hier soir, l'offre israélienne d'une suspension temporaire de la colonisation en Cisjordanie occupée. L'annonce du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, ne «fait pas avancer le processus de paix», a déclaré le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, depuis le Chili où il est en visite officielle avec le président palestinien Mahmoud Abbas. «Il n'y a rien de nouveau dans le discours de M. Netanyahu», a estimé M. Erakat. Les colonies vont continuer en Cisjordanie et à Jérusalem et il y aura bien plus d'activités d'implantations à Jérusalem au cours des dix prochains mois que maintenant», a-t-il déploré. Le Premier ministre israélien a annoncé, hier, un moratoire de 10 mois sur les nouvelles constructions en Cisjordanie, mais il a exclu «toute limitation de la construction à Jérusalem-est annexée», où vivent quelque 200 000 Israéliens, comme le réclament les Palestiniens. L'exclusion de Jérusalem de l'offre israélienne enterre de facto toute chance de reprise du dialogue de paix avec les Palestiniens, ces derniers considérant cette question comme non négociable. «Le cabinet de sécurité a approuvé la suspension de nouvelles mises en chantier de logements en Judée-Samarie (Cisjordanie) pour une durée de dix mois», a déclaré le chef du gouvernement israélien lors d'une conférence de presse. Mais, a ajouté Netanyahu, «je n'impose aucune limitation à la construction à Jérusalem, notre capitale souveraine». La proposition israélienne a été immédiatement rejetée par les Palestiniens, qui ont jugé que Netanyahu n'a avancé aucune formule pour relancer les négociations de paix. Les Palestiniens demandent l'arrêt total de la colonisation israélienne dans les territoires occupés, y compris à Jérusalem-est annexée par Israël, comme condition pour la reprise des négociations, alors que le gouvernement de droite de Netanyahu ne proposait jusqu'ici qu'un gel partiel de la colonisation en Cisjordanie. Les Etats-Unis qui essaient depuis des mois de relancer le processus de paix au Proche-Orient, ont salué cette annonce. La secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, a estimé qu'elle «aide à avancer vers la résolution du conflit israélo-palestinien», tout en rappelant dans un communiqué le soutien «inébranlable» de Washington à une solution à deux Etats.