Implication n Des entreprises privées se sont proposé d'affréter un avion pour les supporters. La mobilisation des Algériens derrière leur équipe et partout derrière leur drapeau a, peut-être, surpris des étrangers mais pas les Algériens. Ils savent de quoi ils sont capables. On ne touche pas à leur symbole. On ne touche pas à leurs couleurs. Jamais nation, même en période de guerre, n'a autant fait bloc. Parce que chacun de ses membres s'est senti humilié et personnellement méprisé par l'attitude haineuse des Egyptiens. Premier signe fort venant de la plus haute autorité du pays : la réduction de près de 80% du prix du billet Alger -Khartoum. Le Président Bouteflika a même autorisé l'utilisation des avions militaires pour transporter les supporters. Autre signe fort : la délivrance sur-le-champ pour qui ferait la demande de passeport. Encore un autre signe fort mais venant d'un pays ami : la suppression des visas pour Khartoum. Et pour montrer au monde qu'on ne badine pas avec l'honneur national, l'Etat a fait distribuer dans la capitale du Soudan des billets gratuits d'accès à des milliers de supporters sur place. Même l'auguste Assemblée nationale sera de la partie puisque des députés ont fait une collecte auprès de leurs collègues pour payer le voyage à cent supporters. Des entreprises privées, se sont même proposées d'affréter un avion pour les supporters. Par «nif» des jeunes fans de l'Equipe nationale ont refusé d'être pris en charge par Djezzy dont tout le monde sait qu'elle est égyptienne. Même le SPA, le Syndicat des pilotes algériens a mis les pieds dans le plat pour aligner son mouvement dans le sens de la vox populi. Souvenez-vous de ces journées grandioses où les Algériens ont tout occulté, tout oublié et tu momentanément leurs divergences. La grippe porcine, par exemple, personne n'en avait cure, les hadjis personne n'en parlait, la tripartite ou encore le mouton de l'Aïd tout cela semblait décalé par rapport à l'urgence du moment. Et s'il fallait encore un autre indice pour mesurer l'amour des Algériens à leur drapeau, reportez-vous, pour ceux qui l'ont suivie à la télé, à cette vieille dame, probablement sexagénaire un bandeau vert sur le front au milieu des jeunes prête à embarquer pour le Soudan. Reportez-vous sur cette même chaîne à cet auguste vieillard, venu droit de sa campagne natale et qui pour la première fois de sa vie embarquait dans un avion pour supporter l'Equipe nationale. «Nous y allons, par la grâce de Dieu, et c'est Lui qui va nous donner la victoire.» Cette image très forte qui a sans doute remué les tripes des téléspectateurs est une chose impensable il y a 40 ou 50 ans.