Si des restes de l'incubation ont subsisté ches les populations maghrébine, elles ont été dépouillée de leurs références païennes. On n'évoquent plus les dieux et les temples d'Esculape ont été remplacés par des mausolées de saints musulmans ou tout simplement on se rend auprès des tombes. Les femmes touaregs ont pris l'habitude d'aller passer la nuit près des anciens tombeaux préislamiques (idebni) : les esprits qui y habitent leur donneraient, au moyen du rêve, des nouvelles de leurs époux absents. Le fait de se rendre sur les vieux tombeaux serait peut-être un indice d'ancienneté de cette pratique. En tout cas elle semble antérieure à l'islamisation des populations et les gens pieuses la réprouvent, à cause peut-être d'aspects païens qu'elles conservent. Dans les régions du nord, de telles pratiques se font dans les sanctuaires, au cours des mawsims, périodes réservées aux visites religieusesA Oudris, dans la vallée de la Soummam, on s'y rend en pèlerinage tous les ans, en automne. On y pratique des danses cathartiques au cours desquels beaucoup de personnes, notamment ceux qui souffrent de troubles psychiques, tombent en extase. Il arrive que des visiteurs reçoivent, par le rêve, des messages qui leur annoncent des faits importants ou alors leur indiquent des remèdes pour guérir de leurs maux.