Constat n La politique de revenus doit tenir compte de l'amélioration réelle du niveau de productivité des performances de l'économie nationale et de l'évolution du coût de la vie. Le Trésor public paie les allocations familiales des administrations mais aussi celles du secteur productif. Une cinquantaine de milliards de dinars est attribuée à cet effet, dont 25 milliards hors administration. «On se demande aujourd'hui si la collectivité doit encore payer pour les entreprises qui réalisent des revenus et des profits et qui ont la capacité aujourd'hui de participer à cet effort au bénéfice de la population», a déclaré ce matin le ministre des Finances sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. La Tripartite a abordé ce sujet, et il y a un accord sur la nécessité de trouver des modalités pour la prise en charge de ces allocations par les entreprises. «Nous sommes dans un groupe de travail qui s'est constitué suite aux conclusions de la Tripartite, conclusions qui donneront lieu à des prises de décisions», a souligné M. Djoudi. L'enjeu pour l'Etat est de se désengager graduellement pour ne pas gêner les déséquilibres financiers des entreprises, car il ne s'agit pas de transférer un problème vers les entreprises et de les mettre en difficulté. Interrogé sur l'impact de l'augmentation du Snmg et de l'inflation sur le pouvoir d'achat des travailleurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a expliqué que cette augmentation touchera tous les travailleurs et toute une gamme de retraités dont les retraites sont indexées au Snmg, par conséquent il y aura un effet de rattrapage en terme de pouvoir d'achat qui est opéré par l'ajustement du Snmg. Selon M. Djoudi, il faudrait, par ailleurs, réguler l'inflation pour éviter de neutraliser les effets bénéfiques d'un ajustement de salaire sur le pouvoir d'achat. «Parmi les points que nous avons discutés lors de la rencontre de la Tripartite, la régulation des prix par le biais de celle des marchés, et cela au titre d'une reconfiguration d'une modification du code de commerce», a précisé le ministre des Finances. A une question sur l'incidence de l'augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg), sur les équilibres financiers nationaux, M. Djoudi a expliqué que la décision prise à la suite de la Tripartite sur l'ajustement du Snmg de 12 000 DA à 15 000 DA traduit, au niveau du budget de l'Etat, l'impact qui a été annoncé dans le plan du Premier ministre qui se rapproche de 90 milliards de dinars. L'élément additionnel à considérer c'est que notre pays a aujourd'hui une masse de rémunération au niveau du budget de l'Etat qui est de l'ordre de 1 300 milliards de dinars pour 2009, alors que nous approchons une masse de 1 500 milliards de dinars pour l'année 2010. «Il faut créer de la richesse pour pouvoir la redistribuer», a affirmé M. Djoudi. «Créer de la richesse veut dire créer plus de valeur ajoutée dans l'économie de manière à ce que cette valeur ajoutée puisse se répartir en terme de rémunération du travail et en terme de rémunéraration du capital», a-t-il conclu.