Mettre en œuvre une politique d'investissement intensif favorisant les services d'accompagnement à l'économie ; préparer les conditions du passage de l'économie nationale vers la phase de l'après- pétrole ; promouvoir une agriculture moderne ; réduire le chômage ; intensifier la lutte contre l'économie informelle ; lutte contre la corruption… », tels sont, entre autres les objectifs consignés dans l'avant-projet du pacte économique et social, et dont la signature ne saurait tarder indique-t-on. Hormis le gouvernement et l'UGTA que l'avant-projet considère comme étant le syndicat « le plus représentatif au plan national », il n'est pas fait mention par contre des organisation patronales qui prendront part à la conclusion de ce pacte. Considérant que ce pacte devrait « garantir une stabilité sociale, condition sine qua non pour la concrétisation des objectifs d'un développement économique intégré et durable, les rédacteurs du document estiment qu'« il constitue un cadre de responsabilité privilégiée et un outil de renforcement du dialogue social ». Un dialogue social qui mettra en marge d'autres partenaires sociaux même si les partenaires de ce pacte reconnaissent que « la réalisation des réformes n'est pas du seul ressort du gouvernement et des institutions publiques et qu'elle requiert une mobilisation et un engagement affirmé et actif de tous les opérateurs économiques et partenaires sociaux ». D'une durée de quatre années à compter de la date de sa signature, l'avant-projet considère que le programme des réformes mis en œuvre ne peut avoir son plein effet que s'il s'appuie sur une politique économique capable de redynamiser les filières de l'industrie, de l'électricité, de la pétrochimie, de la pharmacie, de l'électroménager, de l'agroalimentaire, du BTPH, du tourisme, des services et de développer et de promouvoir les nouvelles technologies de l'information. Les priorités, ajoutent les rédacteurs du document, « devront porter sur la promotion des régions défavorisées, la réduction des disparités, le développement du monde rural, la lutte contre la pauvreté et la marginalisation, l'implication plus grande de la femme dans les tâches de développement, la promotion de l'emploi, et l'intégration des jeunes dans le processus des production. Tout un programme, même si dans le préambule, l'avant-projet de pacte économique et social a loué la politique gouvernementale suivie ces sept dernières années. « Depuis 1999, des réalisations importantes ont étés accomplies dans l'instauration de la paix, le renforcement de la démocratie et de la libre entreprise dans le cadre d'un Etat de droit. » Selon les rédacteurs de cet avant-projet, sept années durant, les besoins sociaux de la population ont étés progressivement satisfaits : montant des transferts sociaux en augmentation de 14% en 2006 par rapport à 2005, représentant 20% du budget et près de 10% du PIB ; crise de logement contenue et qui commence à être surmontée, approvisionnement en eau érigé en priorité nationale ; 450 nouveaux foyers raccordés à l'électricité, et 670 000 foyers raccordés au gaz de ville. De même, indiquent-ils, « la réforme du système économique a permis notamment le recul du chômage, la maîtrise de l'inflation, une reprise durable de la croissance, etc. La politique des revenus doit tenir compte de l'amélioration réelle du niveau de productivité et de la performance des entreprises. L'entreprise, un acteur majeur Abordant la question des salaires, il est stipulé dans le document que la politique des revenus « doit tenir compte de l'amélioration réelle du niveau de productivité et de la performance des entreprises ». Dans le secteur économique, les négociations salariales s'effectueront selon une périodicité à arrêter conjointement par les partenaires sociaux au niveau des branches d'activité et au niveau des entreprises « en tenant compte des paramètres et indicateurs convenus dans le présent pacte ». Pour le secteur des institutions et administrations publiques, l'évolution des rémunérations, qui devra tenir compte de l'évolution des indicateurs macroéconomiques du pays, sera examinée à l'occasion des rencontres bipartites consacrées à cet effet, indique l'avant-projet. « Source essentielle de création de richesses économiques, l'entreprise devra être un acteur majeur dans ce pacte économique et social », ont estimé les rédacteurs du document. Le secteur privé national est appelé à « opérer sa réforme à travers une restructuration et un changement de comportement pour devenir le fer de lance de l'économie nationale ». Quant aux privatisations des EPE, l'avant-projet estime que cela devrait se faire dans un cadre « transparent », tout en convenant que les privatisations ont pour objectif de « contribuer à la sauvegarde et de promouvoir l'emploi, et s'intègrent dans le cadre d'une politique visant à mettre en place les fondements d'une économie performante ». Par ailleurs, les partenaires de ce pacte considèrent que les travailleurs « sont nécessairement un partenaire incontournable dans toute action de mobilisation pour la croissance économique ». Les partenaires de ce pacte ont convenu d'installer des mécanismes de mise en œuvre et d'évaluation. Une évaluation annuelle dans le cadre d'une réunion tripartite est consacrée à cet effet. De même qu'un rapport annuel est établi par un comité national de suivi, tripartite créée à cet effet. « Une évaluation qui s'appuiera sur le rapport annuel sur la situation économique et sociale du pays élaboré par les services compétents du gouvernement », précise le document.