C'est dans son ouvrage, La Matière médicale que le médecin grec, Dioscoride, attribue la distillation aux Egyptiens. «La tradition orale, écrit-il, prétend qu'un médecin ayant le désir de manger des poires cuites, les confire entre deux plats, sur le feu, puis ayant enlevé le plat de dessus, avisa le fond remplit comme d'une sueur ayant l'odeur et la saveur de la poire. Il inventa par la suite toutes sortes d'instruments propres à extraire la quintessence d'un grand nombre de plantes. Car, distiller, c'est imiter le soleil qui évapore les eaux de la terre et les y renvoie en pluie. Les eaux distillées sont bénéfiques aux malades et c'est pourquoi, les anciens médecins grecs en ont fait le plus grand cas. Elles sont meilleures pour les soins des yeux, pour préparer les fards et les parfums en général, et pour tous les soins du corps et les usages médicinaux.» On devait aussi découvrir, par la suite, les vertus thérapeutiques des plantes distillées. Les Hébreux se sont largement inspirés des pratiques médicales et aromathérapiques, lors de leur captivité en Egypte. Dans l'Exode, Moïse reproduit la composition de deux sortes de parfum qui deviendront des parfums liturgiques : l'un de ces parfums devait être utilisé dans les offrandes divines, l'autre devait servir d'onction au grand prêtre et à son fils, ainsi qu'à l'onction du tabernacle et des objets du culte. Les recettes de ces aromates, comme leur utilisation à des fins religieuses, étaient certainement inspirées des pratiques égyptiennes.