Si l'asensi est toujours fait par des femmes, il est également souvent demandé par elles. Mais des hommes peuvent aussi le pratiquer. En général, il s'agit d'hommes inspirés, des derwiches qui servent d'intermédiaires entre le mort et sa famille. Ainsi dans La Terre et le Sang de Mouloud Feraoun, deux personnages, Slimane et Ramdane se rendent chez un derwiche célèbre, Si Mahfoud, pour lui demander d'obtenir, de sa bouche, l'avis de leurs parents morts sur un grave problème de famille. Il est vrai qu'il ne s'agit pas, à proprement parler du rite de l'asensi, mais d'une simple consultation auprès d'un personnage «inspiré». La timsensist est généralement un médium, ou comme en dit, une femme inspirée – derwicha –, dotée de facultés extrasensorielles plus ou moins importantes, comme prédire l'avenir, avoir des pressentiments qui se réalisent.... Sans se faire remarquer par ce genre de dons, elle peut avoir été, au cours de sa vie, «possédée» (meskuna) : même guérie, elle garde un certain contact avec le surnaturel et peut donc servir d'intermédiaires avec les forces surnaturelles. D'autres ont fait l'expérience de la mort, en tombant dans un coma qui a été assimilé à un décès, ou en étant frappé d'autisme, et s'isolant, pendant une certaine période, des vivants.