L'asensi était, autrefois, très pratiqué, mais aujourd'hui, il a tendance à disparaître, parce qu'il est mal vu par les personnes pieuses, qui reprochent à ceux et à celles qui le pratiquent de s'immiscer dans les affaires de l'invisible (al-ghayb), qui est du seul ressort de Dieu. quand on recourt à l'asensi, on le fait toujours discrètement, car on peut être accusé, notamment, si on doit passer la nuit près d'une tombe, de sorcellerie. Le rite se pratique, en principe, le troisième jour du décès, quand la tombe est encore fraîche, ou alors, le quarantième jour, qui clôt le séjour du mort sur Terre. Selon une croyance ancienne, en effet, le mort ne se sépare du monde des vivants qu'en ce jour : c'est pourquoi des prières et un repas funèbre y sont organisés. Mais le rite se pratique également en dehors de ces commémorations, à la demande de la famille du défunt. Il s'agit, selon les cas, d'interroger le mort sur un problème familial (partage de l'héritage par exemple), règlement d'un conflit ou alors conseil à donner... Le rite le plus courant – et sans doute aussi le plus archaïque – consiste à aller passer la nuit sur la tombe du défunt. En principe, n'importe quelle femme, qui a le courage de dormir dans un cimetière, peut le faire mais on préfère recourir aux services d'une «spécialiste», une timsensit en Kabylie, une biyyata, ailleurs.