Désillusion n Les syndicats autonomes, qui ont pourtant fait preuve de force de mobilisation et d'engagement, ont été écartés de la tripartite. Ils se disent déçus de l'issue de cette rencontre. La tenue de la tripartite est considérée comme un «non-événement» par ces syndicats qui n'ont, d'ailleurs, pas hésité à la qualifier de «monopartite» estimant que la position du gouvernement a été adoptée, sans commentaire, par l'Ugta et les organisations patronales. Le déséquilibre était perceptible : dix organisations patronales et un seul syndicat face au gouvernement ! Le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) a, d'ailleurs, décidé de poursuivre la grève de trois jours par semaine jusqu'à la satisfaction de ses revendications socioprofessionnelles. Le président de ce syndicat, Lyès Merabet, a qualifié, dimanche lors d'une conférence de presse, le relèvement du Snmg de 25% d'«acte insignifiant». Cette augmentation ne profitera, selon lui, qu'aux hauts cadres «installés par décrets» et ne concerne, ni de près ni de loin, les praticiens de la santé publique. Les syndicats de l'éducation nationale, qui ont paralysé le secteur durant deux semaines, sont unanimes à dénoncer leur non-convocation à la tripartite et estiment que l'augmentation des salaires ne les concerne nullement. Pour Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) : «Tant que l'article 87bis n'est pas amendé, aucun geste d'augmentation ne profitera aux travailleurs. On ne comprend pas les paramètres qui ont été pris en considération pour fixer le nouveau Snmg à 15 000 DA, alors que l'inflation ne cesse d'augmenter et le pouvoir d'achat de continuer sa chute libre.» Pour lui, le Snmg doit être fixé à 40 000 DA. «Ce n'est pas du tout exagéré, au vu de la conjoncture actuelle. En approuvant un relèvement de 3 000 DA, l'Ugta n'a fait qu'entériner une décision prise en haut», a-t-il conclu. Pour sa part, Idir Achour, porte-parole du Conseil des lycées d'Algérie (CLA), estime que «cette monopartite n'a pas servi les travailleurs. Seuls les cadres pourront se réjouir de voir leur salaires atteindre 50 000 DA. Un Snmg à 15 000 DA signifie que le point indiciaire sera relevé à 75 DA, mais pour avoir un salaire décent, il faudra relever ce point indiciaire à 200 DA. Cette augmentation ne repose sur aucun critère scientifique ou économique», a-t-il souligné. Le coordinateur national du Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), Nouar Larbi, n'a pas hésité à qualifier le nouveau Snmg de modique. «Les travailleurs de l'éducation nationale ne sont pas concernés par cette augmentation. Ils sont seulement quelques milliers de travailleurs à en bénéficier. Ce qui a été annoncé n'a rien apporté de concret sur le vécu de la plupart des fonctionnaires», a-t-il déclaré.