L'incubation, comme l'asensi, sont assimilés par les personnes pieuses au chirk, c'est-à-dire de recourir à des pratiques païennes. Ces personnes préconisent, à leur place, la pratique de l'istikhara, qui utilise le rêve comme moyen de communication avec l'invisible. Il ne s'agit pas de communiquer avec des morts, mais on peut obtenir des informations les concernant et surtout demander à Dieu, quand on est placé devant un choix, ce qu'il convient de faire. Signalons que l'istikhara n'est pas mentionnée dans le Coran, mais qu'elle est une pratique du Prophète, qui a dû sans doute la proposer aux croyants, en remplacement de l'incubation que connaissaient les Arabes de la période préislamique. Le mot provient de la racine Khyr qui comporte l'idée de choix, l'istikhara étant une demande pour effectuer un choix, le fait de laisser à Dieu le soin de faire un choix pour le croyant. C'est une sorte de tirage au sort auquel on recourt quand on ignore le parti que l'on doit prendre ou quand plusieurs solutions se présentent pour la résolution d'un problème. Si on a satisfait aux conditions de pureté et de bonne intention (niyya), on reçoit en rêve les réponses aux questions que l'on se pose. Dans la tradition du Prophète, on accomplit, avant de dormir, deux génuflexions (rak'âts) et on formule, dans une invocation glorifiant la puissance de Dieu, la demande.