Bien qu'elle utilise le rêve comme moyen d'information, l'istikhara des musulmans ne peut être assimilée à l'incubation, parce que l'incubation est une pratique entachée, plus ou moins fortement, de paganisme. Signalons que l'istikhara bien que pas mentionnée dans le Coran, est une pratique du Prophète. Le mot istikhara vient de la racine KHYR qui comporte l'idée de choix, avec le verbe khayara «choisir» et istakhara «demander à choisir». On recourt à l'istikhara quand on ignore le parti que l'on doit prendre ou quand plusieurs solutions se présentent pour la résolution d'un problème. Si on a satisfait aux conditions de pureté et de bonne intention (niyya), on reçoit en rêve les réponses aux questions que l'on se pose. Dans la tradition du Prophète, on accomplit, avant de dormir, deux génuflexions (rak'âte) et on formule, dans une invocation glorifiant la puissance de Dieu, la demande. «Quand l'un d'entre vous projette une affaire, qu'il accomplisse deux rak'a surérogatoires (nawâfils) puis qu'il dise : Seigneur Dieu, je viens consulter Ta science et prendre force dans Ta force. Je viens consulter Ta générosité infinie, parce que Tu as le pouvoir et je ne l'ai pas, Tu as la science et je ne l'ai pas, Tu es Celui qui connais l'invisible. Seigneur Dieu, si Tu sais que cette affaire – on nomme l'affaire – est bénéfique pour ma religion, pour ma vie ici-bas et pour mon au-delà, destine-la moi, facilite-moi sa réalisation et bénis-la-moi. Et si tu sais que cette affaire est pour moi une source de mal pour ma religion, pour ma vie d'ici-bas et pour mon au-delà, éloigne-la de moi et éloigne-moi d'elle. Prédestine-moi le bien où qu'il se trouve et agrée-le pour moi.» (rapporté par al-Bukhârî).