Dès que le moribond expire, les femmes poussent des cris stridents, certaines se mettent même à trépigner, à s'arracher les cheveux et à se griffer les joues, en signe de deuil. On a signalé, dans quelques régions, la coutume qui consiste à recruter des pleureuses, comme cela se fait en Orient, mais cette coutume est rare. De toute façon, les hommes pieux condamnent ces pratiques qui, selon eux, relèvent du paganisme. Dans la tradition même, on considère que les cris et les manifestations de deuil sont autant de supplice pour le mort, qui les reçoit comme des coups de fouet. Des rêves viennent soutenir cette interprétation. Telle personne a vu sa mère noyée dans sa tombe, telle autre a vu son fils suspendu entre ciel et terre, telle autre a vu sa fille précipitée dans une fournaise : il s'agirait des larmes versées et des cris poussés au moment de leur mort. Quand une personne est morte l'après-midi ou dans la nuit, on attend le lendemain pour procéder à la toilette funèbre. Mais dès le décès, on fait descendre de son lit, le mort, en l'étendant sur une natte, dans une pièce assez grande pour que les gens puissent s'y rassembler pour la veillée. Le mort est toujours placé la tête tournée vers la qibla, la direction de La Mecque, qui sera aussi sa position une fois dans sa tombe.