Résumé de la 5e partie n Une après-midi, en revenant des champs, H'nifa trouve son fils pendu dans la soupente de la maison. Quand elle revient à elle, elle est frappée d'une sorte d'ébahissement. Elle ne comprend pas tout ce que ces gens font chez elle. «Que se passe-t-il ?», demande-t-elle. Elle cherche son fils des yeux. «Où est Amar ?» Elle se met à crier : «Amar, Amar !» Elle se lève et fait quelques pas. Elle aperçoit le corps de son fils recouvert du linceul. «Qui est mort ?», demande-t-elle. Quelqu'un lui dit : «Quoi, tu as oublié ? C'est ton fils qui est mort.» Elle se rappelle alors le corps se balançant à une corde, dans la soupente et elle se met à crier. Elle s'arrache les cheveux, se griffe les joues, se roule par terre. «Mon fils, mon fils !»Rien ne peut calmer sa douleur. Les femmes murmurent : «Et dire qu'elle n'a pas versé une seule larme à la mort de sa malheureuse belle-fille ! Elle trouvait même naturel son décès !» «C'est la première fois qu'elle est éprouvée !» «Alors, qu'elle goûte à la douleur, elle qui a tant fait souffrir les autres, qu'elle goûte à la peine de perdre un être cher !» «C'est Dieu qui la punit !» Une femme secoue la tête. «Non, ce n'est pas là toute sa punition !» Personne n'a pitié d'elle. Si les gens l'ont assistée dans le deuil terrible qui la frappe, c'est beaucoup plus par solidarité communautaire que par compassion. On lui apporte à manger pendant les trois jours réglementaires de deuil, puis on la met de nouveau en quarantaine : de toute façon, elle n'avait pas du tout l'intention de s'ouvrir aux autres. Petit à petit, H'nifa s'habitue à vivre seule, puis elle reprend ses activités : elle retourne aux champs, emmène les bêtes paître et jardine. Elle a repris également ses airs hautains, montrant qu'elle n'a besoin de personne. Les mois passent et elle semble se complaire dans sa solitude. Mais en réalité, la perte de son fils l'a beaucoup affectée et elle a perdu espoir dans la vie. Ses forces se mettent à décliner et bientôt, on la voit sortir avec un bâton. Elle est parfois prise de vertiges et doit s'arrêter pour ne pas tomber. «Elle est en train de décliner», murmure-t-on au village. «Elle n'est plus que l'ombre d'elle-même ! Son tour de partir est peut-être arrivé !» Personne ne la plaint, personne ne cherche à l'aider. De toute façon, elle est trop fière pour solliciter l'aide des autres... (à suivre...)