Le public présent à l'ouverture de la manifestation «Les bourgeons de la nouba» a été agréablement surpris de constater une domination de l'élément féminin au sein des orchestres ayant animé le spectacle inaugural. La première formation qui est montée sur la scène du Théâtre régional de Constantine (TRC) – celle de l'association constantinoise Noudjoum Kortoba, organisatrice de la manifestation – est composée de 16 filles sur les 18 éléments de l'orchestre. En plus d'interpréter en chœur et avec beaucoup de justesse, un cocktail de morceaux choisis dans le répertoire des trois écoles de la musique algérienne, elles jouaient également toutes de différents instruments. L'orchestre représentant l'association de l'école d'Alger, en l'occurrence Nedjm El-Bouleïda, second à se produire à l'ouverture samedi de la manifestation, était également presque exclusivement féminin. Selon Hammoudi Benhamoud, chanteur de malouf connu à Constantine et président de l'association Noujoum Kortoba, la présence féminine en force dans ce minifestival, du moins à son ouverture, est tout à fait fortuite. Lui et Salim Benabelhafid, chef d'orchestre dans cette même formation, disent constater «avec plaisir» un engouement de l'élément féminin pour le patrimoine de la musique andalouse. Prévu pour être un festival national dédié aux écoles de musique classique algérienne, la manifestation «Les bourgeons de la nouba» a finalement, et pour diverses difficultés, revu ses ambitions à la baisse pour se transformer en une rencontre de trois jours. Le programme privé de la participation de l'association En-Nahda d'Oran qui s'est décommandée à la dernière minute, rassemble des échantillons des trois écoles de musique algérienne à travers une participation de troupes de Blida, de Cherchell et de Mostaganem, aux côtés de cinq troupes constantinoises. La manifestation dont l'objectif évident est d'encourager l'émergence d'une relève dans la perpétuation de ce patrimoine séculaire, consacre également des hommages aux musiciens disparus récemment tels Mohamed Berrachi et Abdelmadjid Noui.