Paul Runge a été condamné à 90 ans de prison pour s'être échappé d'une camionnette de police avec un codétenu, alors qu'on le conduisait à un procès à Chicago. Runge, 32 ans, natif de Oak Forest, était également accusé de «vol à main armée», de «coups et blessures» et de «possession de contrebande dans une institution pénale», en connexion avec son évasion du 6 octobre 2000. Runge, emprisonné depuis 1997 pour agressions sexuelles, n'avait pas encore été inculpé pour meurtres lorsqu'il s'est évadé. Il n'a été inculpé de ces charges qu'en juin 2001 et devrait être jugé dans un avenir prochain. Lors de leur évasion, Runge et Gregory Conley (un violeur en série) avaient aspergé leurs gardiens de gaz lacrymogène alors que leur camionnette était arrêtée à un feu rouge, à Plainfield. Ils avaient sauté en bas de la camionnette et s'étaient jetés dans la voiture de leur complice, Doris Harper, une ancienne gardienne du centre correctionnel Sheridan ! A peine un quart d'heure plus tard, ils étaient arrêtés. Doris Harper a plaidé coupable et a été condamnée à 12 années de prison pour les avoir aidés à s'évader. Afin que sa peine soit réduite, elle a accepté de témoigner contre Paul Runge lors de son procès pour meurtres. Runge est accusé d'avoir violé et assassiné sept jeunes femmes et une fillette à Chicago (Illinois) entre 1995 et 1997. Il était, à cette époque, en liberté surveillée pour la séquestration et le viol d'une adolescente de 14 ans, en 1987, alors qu'il n'avait que 17 ans. En 1988, à 18 ans, il avait été condamné à 14 ans de prison pour ce crime, mais avait été libéré après avoir purgé la moitié de sa peine pour bonne conduite, en 1994. A sa sortie de prison, Runge s'est marié. Moins de sept mois plus tard, Stacey Frobel, 24 ans, disparaissait. C'était une amie de l'épouse de Runge. Runge rencontrait ses futures victimes en se faisant passer pour un acheteur potentiel de maisons à vendre, ou en passant des annonces pour que l'on fasse du ménage chez lui. Après avoir violé, frappé et étranglé les jeunes femmes, Runge les démembrait ou les brûlait. On a commencé à retrouver des morceaux de cadavres et Runge a fini par être soupçonné. Il savait parfois qu'il était surveillé et se moquait des policiers qui le suivaient en les saluant de la main ou en essayant de les semer en voiture. Le 8 mars 1996, les enquêteurs ont perquisitionné la maison que Runge partageait avec son père, à Carol Stream. Ils ont emmené près de 200 objets avec eux, y compris un sac à main de femme. Lorsqu'ils l'ont ouvert, ils y ont trouvé des jouets en forme de pistolets et un couteau. Etrange mais pas illégal. Le 2 mai 1997, les policiers commençaient à désespérer de l'arrêter car sa période de libération surveillée touchait à sa fin et Runge n'avait pas encore été appréhendé pour un quelconque délit. Ils ont alors contacté le département de la correctionnelle de l'Illinois pour lui demander si l'un des objets découverts dans le sac à main pouvait être utilisé comme «violation de parole». Et il s'est trouvé que le petit couteau a suffi à renvoyer Runge en prison. Depuis, des analyses d'ADN l'ont relié aux meurtres de sept jeunes femmes et d'une fillette.