Résumé de la 7e partie n Le colonel Runge trouve asile aux Etats-Unis et dévoile à la CIA ses activités et l'identité de ses «contacts». Eléonor et Sutterlin sont arrêtés. «Dites-moi la vérité, maître, cette idée me hante depuis que je suis en prison... je la refuse, je ne parviens pas y croire, toutes ces années... non, c'est impossible. Dites-moi que c'est impossible ! — Le colonel Runge est précis, madame Sutterlin, j'ai sa déposition écrite, il dit à ce sujet : “Les ordres du KGB pour Sutterlin étaient : vous vous rendrez à Bonn, vous simulerez l'amour et vous épouserez Eléonor Heinz”.» Eleonor Heinz se tait. Elle n'est plus que silence. Le lendemain, à cinq heures du matin, une gardienne la découvre pendue aux barreaux de sa cellule. Elle s'est servie de son pyjama. Les «psy» du KGB avaient affreusement raison, son seul point faible c'était l'amour. Jusqu'à la mort. Mais Sutterlin, lui, en apprenant le suicide de sa femme, éprouve un soulagement formidable. L'horrible monsieur, le don juan du KGB, pourra assurer sa défense plus facilement en l'absence de son épouse. Vivante, elle l'aurait accablé. Morte, elle lui permet de paraître moins traître qu'il ne l'est. De dire ce qu'il veut... Il a de la chance, l'espion Sutterlin. Effectivement, le tribunal n'ira pas entendre de vive voix le témoignage de Runge aux Etats-Unis... Il a vraiment de la chance, l'espion Sutterlin. Car le KGB, estimant que ses déclarations peuvent se révéler embarrassantes, propose de l'échanger contre un espion occidental travaillant à l'Est... Mais Suttertlin a appris son métier,et se méfie de la chance. Bien que les deux parties Est-Ouest soient d'accord pour cet échange, il refuse. Il préfère affronter les tribunaux de l'Ouest plutôt que le KGB. Pourtant, le KGB n'a pas grand-chose à lui reprocher... Il a fait son «boulot». Ce n'est pas sa faute si les grands manitous de l'Est ont eu peur que ce boulot soit trop bien fait. Ce n'est pas sa faute si Valentina Runge voulait un enfant... Mais on ne sait jamais... Et puis peut-être aussi préfère-t-il vivre à l'Ouest du rideau de fer... Le 28 novembre 1969, il est condamné à sept ans de prison par le tribunal de Cologne. Sept ans de mariage, sept ans de prison... qu'une femme en soit morte n'a pas dû beaucoup l'empêcher de dormir.