Figurant sur une liste noire de personnes soupçonnées d'appartenir à une organisation de crime organisé versant dans le trafic de drogue, la contrebande et le blanchiment, L.Ch (connu sous son pseudo le Sahraoui) a été intercepté, le 17 janvier 2009, par la Police algérienne des frontières (PAF) de l'aéroport d'Es-Sénia, alors qu'il s'apprêtait à prendre le vol Oran-Casablanca. Après la vérification, il s'est avéré en outre que le même individu, originaire d'Adrar, était sous le coup d'un mandat d'arrêt à la suite de sa condamnation par contumace dans une affaire de trafic de stupéfiants et de contrebande. 14 mois après son arrestation, il a été jugé en fin de semaine par le tribunal criminel suite à l'arrêt de renvoi de la Chambre d'instruction de la Cour d'Oran après l'information judiciaire ficelée par le Pôle pénal spécialisé régional. L'acte d'accusation fait également état de la perquisition, au cours des investigations, dans une villa située à Cité Petit, à Oran, une des nombreuses résidences secondaires de sa richissime famille (originaire d'Adrar), et qui s'est soldée par la découverte d'une sorte d'antre, sous forme de barils enfouis sous terre. La police n'y trouve rien, certes, comme l'indique le PV de la perquisition, mais il n'en demeure pas moins que ce lieu bizarre exacerbe les suspicions envers cet homme. La fouille d'une autre résidence sise à Saint Hubert, propriété du même patronyme, a permis de retrouver six passeports établis aux noms d'individus notoirement connus dans le milieu du crime organisé, cachés derrière des pseudos tels que «Chikha», «Mécanica» et «Roby». L.Ch. se trouve désormais en très mauvaise passe. Par contrecoup, c'est toute la fortune familiale, composée de nombreuses résidences somptueuses, quatre entreprises de transport de carburant, de construction BTP, d'import-export, d'agriculture et élevage de dromadaires, qui sera sujette au doute. Tout au long du procès, le mis en cause se défendait de ces «accusations infondées», soulignant qu'il ne se rendait pas au Maroc pour s'enfuir, mais pour être au chevet de sa femme qui était, selon ses dires, hospitalisée à Casablanca. Cités à la barre comme témoins à titre de simple renseignement, les parents de l'accusé ont déclaré, en substance, que tout le patrimoine familial était propre. L'avocat général a requis la perpétuité. A l'issue des délibérations, L.Ch. a été condamné à 20 ans de réclusion pour «trafic de drogue au moyen d'une organisation criminelle et contrebande». Cinq autres accusés -en fuite- ont été quant à eux condamnés à la perpétuité par contumace.