Toujours dans la ville de Tlemcen, une autre sainte, Lalla Erou'ya, «Dame songe», était spécialisée dans l'interprétation des rêves, une mosquée, portant le même nom, lui était consacrée. Un puits, creusé dans la cour de la mosquée, passait pour contenir une eau miraculeuse, qui guérissait toutes sortes de maladies. Jusqu'à la venue des Français, il y avait, au niveau du Jardin de Prague (ex-Marengo), à Alger, une dépression de terrain, depuis comblée, où reposaient les dépouilles de plusieurs personnages. Bien que considérés comme saints, on avait oublié leur nom et la sépulture était appelée Ridjal el-Hafra, «Les hommes de l'excavation». A. Devoulx, qui, au XIXe siècle, évoque cette sépulture, pense qu'il s'agit de martyrs tombés lors d'une bataille contre les puissances chrétiennes qui voulaient alors s'emparer d'Alger. A Ouargla, l'une des saintes de la ville est appelée Lalla Lkiwate «Dame la niche», parce qu'elle ne possède pas de sanctuaire mais une simple niche (en ourgli ikiwat), dans le quartier de Tighigha. A l'inverse, une autre sainte, très vénérée, Lalla Malkia, possède bien une mosquée, construite selon la tradition avec sa fortune, mais on ignore son véritable nom : car, malkia signifie «la malékite», et cette mosquée est la principale mosquée des malékites de Ouargla.